La France n’est pas un cas isolé en matière de pénurie de médicaments. Cette crise affecte de nombreux pays à travers le monde, dont les États-Unis, le Canada, ainsi que certains pays d’Europe. En métropole, la situation devient de plus en plus préoccupante.
D’après le rapport à propos d’Approvisionnement des médicaments majeurs de l’hiver de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les ruptures de stock se sont multipliées depuis 2021. Alors qu’on notait seulement 2 160 signalements pour pénurie en 2021, ce nombre a atteint 3 761 en 2022, avant de passer à 4 925 déclarations de rupture de stock en 2023.
Il faut dire que la liste des médicaments en rupture de stock est assez longue. Elle comprend, notamment, des médicaments très sollicités, tels que le paracétamol et l’amoxicilline. On note également de nombreux antibiotiques parmi la liste, des anticancéreux, des médicaments pour les personnes atteintes de maladies cardiaques, etc.
Pour tenir les citoyens informés des médicaments en tension, L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met régulièrement en ligne une liste des références les plus difficiles à trouver. Parmi sa liste de novembre 2024, on retrouve le Méthylphénidate, le Méthotrexate, l’Effortil, le Rovalcyte et le Tiberal. Aussi, l’agence communique en temps réel le réapprovisionnement des médicaments en rupture, afin d’avertir les consommateurs de leur disponibilité sur le marché.
Quelles sont les causes de cette pénurie des médicaments ?
De nombreux facteurs sont derrière cette pénurie, dont le manque de producteurs locaux et la délocalisation des usines. La plupart des médicaments mis en vente en France sont produits ailleurs et nécessitent d’être importés. On note, d’autre part, le manque de rentabilité du marché des médicaments génériques.
« En 2021, la rentabilité du marché du générique était de 0,3 %. Elle était nulle en 2022, et négative à hauteur de 1,5 % en 2023 », explique le délégué général de Gemme, l’association représentant les professionnels du générique, au Monde. L’augmentation des prix de l’énergie ainsi que la guerre en Ukraine sont également pointées du doigt, en raison de leur impact sur le conditionnement des médicaments.
Il faut dire que cette pénurie a de lourdes conséquences sur les patients. D’après France Assos Santé, cette situation a déjà affecté un Français sur 4. Pas moins de 45% d’entre eux ont été contraints de reporter leur traitement, de le modifier ou d’y renoncer complètement. Du côté des pharmaciens, c’est la chasse aux médicaments. Ces professionnels de la santé doivent réaliser davantage d’effort pour tenter de se procurer les médicaments en rupture de stock, en faisant le tour des fournisseurs et en restant à l’affût des nouveaux approvisionnements.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.