La France manque de main-d'œuvre dans plusieurs domaines d'activité. Ce constat est partagé par les acteurs économiques de ces secteurs en souffrance. Cette question intervient dans une conjoncture de débats houleux sur l’immigration. Le gouvernement veut créer un titre de séjour spécifique à destination des travailleurs irréguliers exerçant dans un secteur manquant de main-d’œuvre. L'opposition de droite n'est pas de cet avis.
En France, le contexte est peu favorable à un débat serein entre différents courants politiques. Cependant, pour revenir à cette thématique, le constat est sans appel : la France accuse un déficit de main-d'œuvre dans plusieurs secteurs. Les patrons, qui n'arrêtent pas de se plaindre, pressent le gouvernement à trouver des alternatives. De son côté, l'exécutif veut miser sur une solution durable à problème de main-d'œuvre, dont même la Commission européenne s'inquiète. Il envisage, en effet, de créer un nouveau titre de séjour destiné à ceux qui exercent des métiers dits « sous tension ».
Cette solution est battue en brèche par la droite républicaine qui considère que la mise en place de ce permis de séjour est un appel d'air à l'immigration clandestine. Le gouvernement, par la voie du ministre du Travail, Olivier Dussopt, continue de défendre cette proposition. Dans ce contexte, le ministre a rappelé que certains métiers n’existeraient pas sans les travailleurs étrangers.
La France ne fonctionnerait pas sans l’immigration
Olivier Dussopt reprend donc à son compte les constats de plusieurs historiens et observateurs du phénomène de l'immigration en France. « Il faut regarder la réalité en face », affirme-t-il en expliquant qu’un certain nombre de secteurs professionnels « ne fonctionneraient pas » en France sans l’immigration.
Olivier Dussopt s'est appuyé sur des statistiques gouvernementales. « Comme commis de cuisine ou femme de ménage, il y a 25 % de travailleurs étrangers non communautaires », alors que la moyenne nationale concernant les travailleurs étrangers est « d’environ 3 % », affirme le ministre, en ajoutant que « ces métiers n’existeraient pas sans eux (les travailleurs étrangers) ».
Olivier Dussopt explique donc la nécessité de l'instauration de ce permis de séjour pour ceux qui exercent ces métiers « sous tension », en rappelant que « partout dans Paris, il y a dans des restaurants des hommes et des femmes qui travaillent depuis des années avec un contrat de travail légal, mais leur situation personnelle est irrégulière ».
Réagissant à la position hostile de la droite française à cette proposition, le ministre souligne que « si dans quelques semaines, nous constatons qu’il n’y a pas de compromis possible, il faudra qu’on décide si on présente la réforme qui est la nôtre ou si nous en restons là, sans texte ». Il assure que « toutes les pistes sont ouvertes ».