La Commission européenne inquiète face à la pénurie de main-d’œuvre en France : l’immigration est-elle la solution ?

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Par Pika O. Publié le 13 juin 2023 à 17h49
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L'agriculture, la restauration, l'hôtellerie et beaucoup d'autres domaines d'activité manquent de main-d'œuvre en France. C'est un constat partagé par les opérateurs économiques dans ces secteurs en souffrance. Le manque d'ouvriers en France intervient dans une conjoncture de débats houleux sur l'immigration. Le gouvernement veut créer un titre de séjour spécifique à destination des travailleurs irréguliers exerçant dans un secteur manquant de main-d'œuvre.

Une proposition battue en brèche par l'opposition qui considère que cette option est un appel d'air pour l'immigration clandestine. En tout cas, c'est indéniable, la France manque cruellement de main-d'œuvre dans certains secteurs. Cette situation inquiète la Commission européenne. En effet, lors d’un Conseil « Emploi et affaires sociales » (EPSCO), organisé au Luxembourg le 12 juin, cette institution a encore une fois mis à l'index le manque d'ouvriers en France.

En mai 2023 déjà, la Commission européenne avait rendu publiques ses recommandations pour la France, dans le cadre du Semestre européen. Des suggestions qui visent à coordonner les politiques économiques, sociales et budgétaires des pays membres de l’UE.  La CE avait notamment souligné les « déséquilibres macroéconomiques » de la France et mis en avant la pénurie de main-d’œuvre que connaît le pays actuellement.

Cette commission a préconisé à la France de mettre le paquet  pour « investir dans la formation continue et la reconversion professionnelle », en soulignant la faible participation des personnes non qualifiées dans le marché du travail, comparativement aux autres pays européens. « Les pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs clefs pour la transition verte […] ralentissent [les efforts français] pour atteindre la neutralité carbone », a également indiqué la Commission européenne.

Le ministre du Travail rejette la conclusion de la Commission européenne

En réponse aux conclusions de la Commission européenne, le ministre français du Travail, Olivier Dussopt, a affirmé que la France était « au travail ». Il a tenu à préciser que le gouvernement avait anticipé la question depuis un an en menant « un certain nombre de réformes relatives au marché du travail ». Le ministre a notamment rappelé la révision des règles de l’assurance-chômage, mise en œuvre depuis le 1er février, et devra « obliger » les chômeurs à accepter certains postes qu'ils pouvaient refuser auparavant.

Olivier Dussopt a également expliqué que le gouvernement, avec la reconduction du plan d’investissement dans les compétences et le projet de loi pour le plein-emploi, a mis en place des leviers efficaces pour répondre aux problématiques de recrutement. En conclusion, le ministre déclare : « C’est un sujet sur lequel nous travaillons [mais] avec optimisme dans la mesure où notre économie continue à créer des emplois […]. La marche vers le plein-emploi continue ».

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Pika O. journaliste francophone. Je couvre différents sujets d'actualité, notamment l'économie

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