Les supermarchés français connaissent quelques pénuries d’œufs dans certaines régions, mais les experts du secteur assurent que cette situation ne débouchera pas sur une pénurie nationale. Ces ruptures sont expliquées par une série de facteurs conjoncturels, mais aucune crise majeure n’est à prévoir.
Ces dernières semaines, des rayons d’œufs moins fournis ont inquiété certains consommateurs. Toutefois, la filière œuf se veut rassurante. Selon Loïc Coulombel, du Centre national pour la promotion de l’œuf (CNPO), « nos poules continuent à pondre tous les jours » et il n’y a aucun risque de pénurie, rapporte Le Parisien.
Les ruptures constatées sont principalement dues à une demande accrue. L’œuf, protéine animale à bas prix, est de plus en plus populaire. En 2024, la consommation a augmenté de 5 % en grandes surfaces, et cela coïncide avec plusieurs facteurs : le mois de mars est un pic d’achat traditionnel, et la période du ramadan génère également un besoin plus élevé en œufs.
De plus, l’industrie alimentaire utilise également une proportion importante d’œufs pour la fabrication de produits comme les gâteaux ou les crèmes glacées en prévision de l’été. À cela s’ajoutent des variations saisonnières, comme la consommation accrue en hiver. Cette combinaison de facteurs a conduit à une demande supérieure à l’offre pendant un certain temps, créant des ruptures localisées.
Une offre qui s’adapte à long terme
Pour répondre à cette pression croissante, la filière œuf a prévu une augmentation de la capacité de production. D’ici 2030, 300 nouveaux poulaillers devraient être construits, ce qui devrait permettre d’améliorer l’approvisionnement à long terme. Cependant, le passage à la production d’œufs de plein air, qui devient de plus en plus la norme en France, ralentit la productivité à court terme. Ce changement est essentiel, mais il entraîne un ajustement dans la chaîne de production.
Les producteurs et distributeurs sont conscients de la situation et ont pris des engagements pour éviter une hausse des prix. En effet, les grandes surfaces et les producteurs ont des accords à long terme pour maintenir une certaine stabilité des prix, malgré les tensions d’approvisionnement. Ainsi, même si certaines références peuvent manquer en rayon temporairement, les consommateurs peuvent être assurés que l’approvisionnement ne sera pas gravement perturbé.
Aucune crise en vue pour le secteur des œufs
Loïc Coulombel rappelle que, contrairement aux États-Unis, où la grippe aviaire a entraîné une véritable crise avec l’abattage massif de poules, la situation en France est sous contrôle. Les deux cas de grippe aviaire détectés en novembre 2024 n’ont pas eu d’impact majeur sur la production d’œufs. Les professionnels du secteur estiment donc que la situation reste sous contrôle et que les consommateurs n’ont pas à s’inquiéter.
Bien que des ruptures ponctuelles soient possibles, il n’y a aucune raison de paniquer. La production d’œufs continue normalement, et des mesures à long terme sont prises pour répondre à la demande croissante. Les consommateurs peuvent continuer à acheter des œufs sans crainte de pénurie à grande échelle.