La pension de réversion, versée après le décès d’un assuré, est un droit bien encadré, mais souvent mal compris. Ce complément de retraite peut être partagé entre plusieurs bénéficiaires, notamment un conjoint survivant et un ou plusieurs ex-conjoints, en fonction de la durée des mariages. Une situation qui peut entraîner une réduction importante de la pension versée au partenaire actuel, voire en priver totalement ce dernier. Pourtant, des solutions existent pour limiter cet accès, à condition de bien anticiper et de connaître les règles spécifiques à chaque régime de retraite.
Dans le régime général, si le défunt a été marié plusieurs fois, la pension de réversion est partagée entre le conjoint survivant et les ex-conjoints, au prorata de la durée de chaque mariage. Ainsi, une personne divorcée ayant été mariée pendant vingt ans peut recevoir une part équivalente, voire supérieure, à celle du conjoint actuel si ce dernier n’a partagé que quelques années de vie commune avec le défunt.
Les régimes complémentaires comme l’Agirc-Arrco appliquent également cette règle de répartition proportionnelle. En revanche, d’autres régimes, comme celui de la fonction publique, ne versent la pension de réversion qu’au dernier conjoint vivant, excluant ainsi automatiquement les ex-conjoints, sauf exceptions.
Le remariage ouvre le droit à une exclusion automatique de l’ex-conjoint à la pension de réversion
Parmi les leviers légaux pour limiter l’accès d’un ex-conjoint à la pension de réversion, le remariage joue un rôle essentiel. Dans la plupart des régimes, un ex-conjoint perd définitivement ses droits à la réversion s’il se remarie. Même si cela ne dépend pas du conjoint actuel, être informé de cette règle peut permettre d’anticiper certains partages et d’optimiser la transmission des droits.
Le choix du régime matrimonial peut aussi influer sur la manière dont les biens, y compris les droits à pension, sont protégés. En optant pour un contrat de mariage avec des clauses précises, il est possible de garantir un meilleur niveau de sécurité juridique pour le conjoint actuel, notamment en matière de retraite complémentaire ou de répartition du patrimoine.
L’assurance vie est un placement sûr pour protéger son épargne de son ex conjoint
Autre piste souvent négligée : l’assurance vie. Contrairement à la pension de réversion, elle ne dépend pas du régime de retraite ni de la situation matrimoniale passée. Le capital constitué via une assurance vie est librement attribuable à un bénéficiaire désigné et ne peut pas être partagé entre plusieurs ayants droit. En ce sens, c’est un outil particulièrement pertinent pour assurer une sécurité financière au conjoint survivant, en évitant qu’un ex-conjoint perçoive une part.
Anticiper et se renseigner à propos des règles de son régime de retraite est crucial
La clé de la protection, selon L’écho des seniors, réside dans l’anticipation. S’informer sur les règles de son régime de retraite, adapter son contrat matrimonial, envisager une assurance vie : ces démarches sont essentielles pour garantir la transmission efficace de ses droits à la personne de son choix. Faute de quoi, une partie de la pension de réversion pourrait revenir à un ex-conjoint, au détriment du conjoint actuel.
Enfin, il est crucial de se renseigner précisément sur les règles propres à son régime de retraite. Chaque caisse (régime général, régime complémentaire, régime de la fonction publique ) applique des critères spécifiques. Une bonne compréhension de ces règles est indispensable pour anticiper la répartition de la pension de réversion et éviter les mauvaises surprises au moment du décès.