Chaque année, des milliers d’anciens agents contractuels de la fonction publique passent à côté de leur pension complémentaire faute d’en faire la demande. En 2024, 437 000 retraités affiliés à l’Ircantec n’avaient pas réclamé leurs droits, représentant 27,5 % des bénéficiaires potentiels. Cette situation s’explique par un manque d’information, mais aussi par le montant modeste des pensions, qui peut dissuader certains assurés d’effectuer les démarches nécessaires.
L’Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques (Ircantec) est le régime complémentaire dédié aux agents contractuels de la fonction publique. Contrairement aux fonctionnaires titulaires, qui cotisent pour leur retraite complémentaire auprès du RAFP (Retraite Additionnelle de la Fonction Publique), les contractuels accumulent des droits auprès de l’Ircantec, en fonction des années travaillées et des cotisations versées.
L’une des principales raisons du non-recours à cette pension est son montant souvent faible. En moyenne, les bénéficiaires perçoivent 230 euros bruts par an, soit environ 19 euros par mois. Cette somme relativement modeste peut décourager certains retraités de se lancer dans des démarches administratives jugées contraignantes.
Le taux de non-recours est en baisse, selon une étude
Malgré cette tendance, la situation évolue positivement. L’étude de la Caisse des Dépôts, qui gère l’Ircantec, montre que le taux de non-recours diminue au fil des générations. En juillet 2024, 46,8 % des affiliés nés en 1940 n’avaient pas demandé leur pension complémentaire, contre 26,1 % pour ceux nés en 1954.
Cette amélioration est attribuée à l’introduction, à partir de la génération 1949, du droit à l’information sur la retraite. Grâce à cette mesure, les affiliés reçoivent des relevés de carrière et des estimations indicatives de leur pension, ce qui leur permet d’anticiper et de mieux comprendre leurs droits.
Une campagne de sensibilisation pour inciter à la demande
Pour encourager les retraités à réclamer leur pension complémentaire, la Caisse des Dépôts a mis en place une campagne de courriers de rappel adressés aux affiliés nés entre 1945 et 1948. Cette initiative a porté ses fruits : 25,7 % des bénéficiaires ciblés ont finalement demandé leur pension. Devant le succès de cette opération, il est prévu que cette campagne soit étendue chaque année, couvrant progressivement trois nouvelles années de naissance.
Comment faire sa demande de pension complémentaire ?
Les retraités qui remplissent les conditions doivent effectuer leur demande en ligne via l’espace personnel « Ma retraite publique », accessible sur le site dédié aux pensions publiques, comme le rapporte Cnews. Cette procédure est nécessaire dès lors que l’agent a cessé toute activité professionnelle, sauf en cas de retraite progressive.
Si les montants restent souvent faibles, il est important de ne pas négliger ces droits acquis. En cumulant d’autres revenus de retraite, cette pension complémentaire peut apporter un soutien financier supplémentaire, notamment pour les anciens agents ayant eu des carrières hétérogènes entre le public et le privé.