Les 13,5 millions de retraités en France verront leur pension complémentaire évoluer à partir de mars 2025, en raison de la réactualisation des prélèvements sociaux obligatoires. Si certains bénéficieront d’une augmentation de leur pension nette, d’autres risquent de constater une diminution due à un changement de taux de CSG.
En janvier 2025, les pensions de retraite de base ont été revalorisées de 2,2 %, tandis que les retraites complémentaires Agirc-Arrco ont augmenté de 1,6 %. Cette hausse, bien accueillie par les retraités, a toutefois un effet indirect. En augmentant le montant perçu, elle peut aussi modifier le taux de prélèvements sociaux, notamment celui de la CSG (Contribution Sociale Généralisée), qui est ajusté chaque année en fonction des revenus.
Un impact direct des prélèvements sociaux
Chaque année, le taux de CSG applicable aux pensions est réévalué en fonction du revenu fiscal de référence (RFR) du retraité. Cette mise à jour intervient avec un décalage, car l’administration fiscale ne transmet ces informations aux caisses de retraite complémentaire qu’après le 1er janvier. Cela signifie que les pensions de janvier et février ont été versées sans tenir compte des nouvelles cotisations applicables.
Si le revenu fiscal de référence a diminué ou si les seuils de CSG ont été relevés, le retraité peut bénéficier d’un remboursement des cotisations sociales prélevées en trop, ce qui entraînera une hausse de sa pension nette dès mars. En revanche, si l’augmentation des pensions a fait basculer le retraité dans une tranche de cotisation plus élevée, une régularisation sera appliquée sur la pension de mars pour compenser les montants insuffisamment prélevés en début d’année.
Une régularisation qui peut entraîner à une baisse de la pension de retraite
Dans le cas où le taux de CSG a augmenté, la pension de mars 2025 subira un double prélèvement. Le premier correspond au montant habituel des cotisations sociales du mois, tandis que le second couvre la régularisation des mois de janvier et février, durant lesquels les nouveaux taux n’avaient pas encore été appliqués.
Pour certains retraités, cette régularisation peut entraîner une baisse significative de leur pension nette, impactant directement leur budget mensuel.« Vous constaterez alors une diminution de son montant [ montant de la retraite, NDLR ]qui s’explique par la prise en compte des prélèvements sociaux applicables en 2025 et de la régularisation des mois de janvier et février. », précise l’Agirc-Arrco sur son site web.
À partir du mois d’avril, les prélèvements sociaux seront stabilisés et seules les cotisations du mois en cours seront prélevées. Ceux dont le taux de CSG a augmenté verront donc leur pension nette réduite de façon permanente par rapport aux montants perçus en janvier et février.
Ce mécanisme de réajustement des prélèvements sociaux intervient chaque année et peut surprendre de nombreux retraités, en particulier ceux dont les revenus évoluent légèrement d’une année sur l’autre. Il est recommandé de vérifier son revenu fiscal de référence, de se renseigner sur les nouveaux barèmes et d’anticiper ces variations afin d’éviter une mauvaise surprise au moment du versement de mars.
Si la revalorisation des retraites reste une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat, son impact sur les cotisations sociales peut atténuer ses bénéfices, voire entraîner une baisse effective des pensions pour certains bénéficiaires.