En 2026, le taux de rémunération du Plan d’épargne logement (PEL) va légèrement augmenter, passant de 1,75 % à 2 %. Une annonce officielle, publiée au Journal officiel le 20 décembre, qui peut sembler positive dans un contexte économique encore tendu. Mais cette revalorisation ne concerne pas tous les épargnants. En réalité, seuls certains ménages pourront en tirer un réel bénéfice, tandis que la majorité des détenteurs actuels de PEL resteront à l’écart de cette hausse.
À compter de janvier 2026, les nouveaux Plans d’épargne logement bénéficieront d’un taux de rémunération fixé à 2 %, contre 1,75 % pour ceux ouverts en 2025. Cette augmentation de 0,25 point, actée par un avis publié au Journal officiel le 20 décembre, ne s’appliquera toutefois qu’aux PEL signés à partir de l’année prochaine. Il ne s’agit donc en aucun cas d’une mesure rétroactive.
Les épargnants ayant ouvert un PEL avant le 1er janvier 2026 conserveront le taux en vigueur au moment de la signature de leur contrat. C’est l’une des spécificités majeures du Plan d’épargne logement : son taux est figé à l’ouverture et garanti pour toute la durée du plan, soit quinze ans. Cette caractéristique distingue le PEL de produits comme le Livret A, dont la rémunération peut évoluer régulièrement.
Ces dernières années, les taux du PEL ont connu plusieurs variations. Les plans ouverts en janvier 2024 affichaient un rendement de 2,25 %, ceux de 2023 étaient rémunérés à 2 %, tandis que les PEL souscrits entre août 2016 et fin 2022 plafonnaient à 1 %. La hausse prévue pour 2026 apparaît donc davantage comme un rééquilibrage que comme un véritable tournant.
En pratique, ce sont donc les ménages qui envisagent d’ouvrir un PEL à partir de janvier 2026, et uniquement eux, qui profiteront de cette nouvelle rémunération. Pour ces nouveaux souscripteurs, le cadre reste inchangé : un versement initial de 225 euros est requis, suivi de versements annuels d’au moins 540 euros, dans la limite d’un plafond total fixé à 61 200 euros.
Un avantage surtout pertinent pour les projets immobiliers à long terme
Si le taux de 2 % peut sembler modeste, le PEL conserve un intérêt spécifique pour une catégorie bien précise d’épargnants : ceux qui préparent un projet immobilier à moyen ou long terme. Le produit reste en effet un placement hybride, combinant épargne sécurisée et accès à un financement à conditions encadrées.
En plus de la rémunération de l’épargne, le PEL ouvre droit à un prêt immobilier à taux préférentiel. Pour les plans récents, ce taux est actuellement fixé à 3,2 %, soit 1,2 point au-dessus du taux de rémunération du plan. Ce mécanisme peut représenter un avantage dans un environnement où les conditions de crédit restent tendues, même si ce taux demeure supérieur à ceux proposés par certains établissements bancaires selon les profils.
Les véritables gagnants de la hausse annoncée sont donc les ménages capables de s’inscrire dans la durée, en respectant les contraintes de versement et de retrait propres au PEL. Ce produit n’est pas conçu pour une épargne de précaution ou des besoins de liquidité immédiats. Les retraits anticipés entraînent des pénalités et peuvent remettre en cause les droits à prêt, ce qui limite son attractivité pour les profils les plus flexibles.
Malgré ces contraintes, le Plan d’épargne logement reste profondément ancré dans les habitudes des Français. Fin juin 2025, son encours atteignait 207,1 milliards d’euros, selon la Banque de France. Il s’agit du deuxième produit d’épargne réglementée en France, juste derrière le Livret A. Certains PEL anciens, notamment ceux ouverts avant le 1er mars 2011, peuvent même être conservés sans limite de durée, un avantage aujourd’hui inaccessible aux nouveaux souscripteurs.
