Lutte contre la pauvreté : 37 associations mettent l’État face à ses responsabilités

Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France, une situation dénoncée par un collectif de 37 associations. Ces organisations accusent l’État de ne pas respecter ses obligations légales en matière de suivi et d’évaluation des objectifs de réduction de la pauvreté. Elles annoncent un recours préalable pour inciter le gouvernement à agir, n’excluant pas une saisine du Conseil d’État si aucune réponse concrète n’est donnée.

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Un homme en situation de pauvreté tient une boîte vide, symbole de précarité et de besoin d'aide.
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Le collectif Alerte, regroupant des associations telles qu’Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre, critique l’État pour son manque de suivi dans la lutte contre la pauvreté. Faute de rapports annuels sur les actions entreprises depuis 2011, ces associations dénoncent une violation de la loi. Une action juridique est envisagée pour rappeler l’État à ses obligations.

En vertu de la loi de décembre 2008, le gouvernement est tenu de définir tous les cinq ans des objectifs quantifiés pour réduire la pauvreté et de publier des rapports annuels détaillant les actions menées. Selon le collectif Alerte, le dernier rapport en la matière remonte à 2011. Depuis, aucune mise à jour n’a été réalisée, ce qui constitue, selon les associations, une « carence manifeste » de l’État.

Ces rapports auraient dû permettre un suivi rigoureux des politiques publiques et des moyens financiers déployés. En leur absence, les associations estiment que l’État ne respecte pas ses engagements légaux, rendant difficile toute évaluation de l’impact des mesures contre la précarité.

Une situation alarmante face à la pauvreté

En 2022, plus de 9 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en France, selon l’Insee. Ce chiffre souligne l’ampleur du problème, qui touche environ 14 % de la population. Les associations estiment que la situation n’a cessé de se dégrader, et que l’absence de stratégie claire et documentée ne fait qu’aggraver la précarité.

Pour Noam Leandri, président du collectif Alerte, le silence de l’État sur ce sujet est « inacceptable ». Il appelle à des politiques publiques plus ambitieuses pour répondre aux besoins croissants des populations vulnérables.

Un recours juridique en préparation

Face à ce manquement, le collectif annonce qu’il adressera un recours préalable au Premier ministre François Bayrou et à la ministre des Solidarités Catherine Vautrin. L’objectif est de rappeler à l’État ses obligations légales et de l’inciter à reprendre la publication des rapports annuels.

En cas d’inaction, les associations envisagent de saisir le Conseil d’État pour contraindre le gouvernement à agir. Ce recours juridique témoigne de la détermination des organisations à obtenir des réponses concrètes et à relancer la lutte contre la pauvreté.

Un appel à l’engagement politique

Au-delà de cette action, les associations exhortent les parlementaires à s’impliquer davantage dans cette cause. Elles appellent à un renforcement des politiques publiques et à une mobilisation collective pour répondre à l’urgence sociale.

Pour les acteurs associatifs, il ne s’agit pas seulement d’une obligation légale, mais d’un impératif moral et humanitaire. Rappeler l’État à ses responsabilités est, selon eux, une étape essentielle pour garantir une société plus équitable et solidaire.

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