Réunis, vendredi 23 février au Medef, les partenaires sociaux ont à nouveau abordé le principe de l’élargissement du compte épargne-temps (CET) à toutes les entreprises et sur l’ensemble de la carrière d’un salarié. Sauf que le patronat s’est montré toujours inflexible, campant sur sa position négative.
Le principe du compte-épargne temps (CET), tel qu'il est défini par le ministère du Travail, est un dispositif mis en place de sorte à permettre au salarié d’accumuler des droits au congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération, immédiate ou différée, en contrepartie des périodes de congé ou de repos non prises ou des sommes qu’il y a affectées.
Il est mis en place par convention ou accord collectif, et des dispositions spécifiques sont prévues en cas de rupture du contrat, est-il expliqué par l’administration du ministère.
Lors de la rencontre du vendredi 23 février, qui a réuni les partenaires sociaux au Medef, les discussions devaient porter sur la création d’un compte universel qui englobera tous les salariés, tel que souhaité par l'exécutif et la CFDT. Cette dernière a surtout plaidé pour un dispositif « pour tous les salariés, quel que soit leur statut, (y compris) les intérimaires, les CDD, les salariés des petites boîtes », avec la capacité de les transférer d'une entreprise à l'autre par l’intermédiaire d’un « organisme paritaire interprofessionnel externe à l'entreprise », a plaidé Isabelle Mercier, selon BFM.
L'intransigeance du patronat sur le compte épargne-temps
Mais « le Medef et la Confédération des PME (CPME) se sont montrés inflexibles dans leur opposition », révèle le média. Le projet « n'a clairement pas sa place dans les discussions sur la vie au travail focalisées sur l'emploi des seniors et les parcours professionnels », a indiqué le négociateur du Medef, Hubert Mongon, selon la même source.
« Après beaucoup d'échanges avec des entreprises et des salariés, force est de constater que ce sujet n'apparaît pas comme une priorité à l'heure où la France s'interroge sur sa croissance, le taux d'emploi, la façon de converger vers le plein emploi », ajoute le représentant du patronat.
Eric Chevée, de la CPME, se veut, pour sa part, encore plus tranchant. « C'est catégorique, on n'en veut pas », mettant en avant son appréhension de voir le CET entraîné « l'impossibilité d'organiser le travail correctement dans l'entreprise ». Il trouve qu' « il y a déjà des arrêts maladie, etc. Ce n'est pas la peine d'en rajouter ».
Moins catégorique, l'Union des entreprises de proximité (U2P, artisans et professions libérales), serait, en revanche, plus ouverte au Cetu. « On est hautement intéressés par cet outil », a soutenu également de son côté Anne Chatain, de la CFTC, tandis que FO a réclamé un meilleur encadrement du dispositif pour éviter que « les salariés ne puissent plus prendre leurs jours de repos », selon sa représentante Patricia Drevon. La CFE/CGC, quant à elle, dit être pour un « CET pour tous », mais non transférable d'une entreprise à l'autre.