Le changement d’heure a vu le jour en 1916, pendant la Première Guerre mondiale, dans un contexte de rationnement de l’énergie, avec l’objectif de mieux exploiter la lumière naturelle et économiser du charbon. Cette initiative, d’abord adoptée par l’Allemagne, a rapidement été suivie par d’autres pays européens, puis par l’Amérique du Nord. Depuis lors, les ajustements biannuels des horloges font partie des habitudes de vie des Européens, bien que la pratique ait été constamment remise en question.
Aujourd’hui, la pertinence de cette mesure est remise en cause. Les technologies modernes, comme les ampoules LED et les thermostats intelligents, ont largement réduit les économies d’énergie réalisées grâce au changement d’heure. En outre, la perturbation des rythmes biologiques des individus, qui subissent des difficultés de sommeil, de concentration et de bien-être lors des transitions, est de plus en plus pointée du doigt. Selon une enquête de la Commission européenne, 84 % des citoyens européens souhaitent mettre fin à cette tradition.
L’abolition du changement d’heure ne fait pas l’unanimité en Europe
Bien que le Parlement européen ait voté en 2019 pour l’abolition du changement d’heure, la mise en œuvre de cette décision reste bloquée, principalement en raison des divergences entre les États membres. Chaque pays de l’Union européenne doit décider s’il choisit de conserver l’heure d’été ou l’heure d’hiver de manière permanente. Cette décision soulève des tensions géopolitiques, notamment en ce qui concerne la coordination des horaires pour les transports transfrontaliers, ainsi que des préoccupations économiques pour certains secteurs, comme le tourisme.
Le débat est d’autant plus complexe que des pays nordiques, comme la Finlande ou la Suède, craignent qu’un passage permanent à l’heure d’été entraîne des pics de consommation d’énergie pendant l’hiver, en raison des journées plus courtes. Les pays plus au sud, quant à eux, pourraient favoriser l’heure d’été pour profiter de plus de lumière naturelle en soirée.
Selon Service-public.fr, la directive votée par les eurodéputés à propos de la suppression du changement d’heure « devait être adoptée par le Conseil fin 2020, puis transposée par les États membres. Cependant, en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, ce texte sur la fin du changement d’heure n’est plus à l’ordre du jour et ne devrait pas être discuté dans un avenir proche. Le changement d’heure été et hiver 2025 est conservé. », peut-on lire sur le site gouvernementale
Quelle est l’impact de l’abolition du passage à l’heure d’été ?
Les experts, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la santé, soutiennent l’abolition du changement d’heure, citant la diminution des bénéfices énergétiques et les effets négatifs sur la santé publique. L’impact sur le bien-être des citoyens, perturbés par ces ajustements biannuels, est une problématique croissante. Les ajustements biannuels perturbent les cycles de sommeil, ce qui peut avoir des conséquences sur la productivité et la santé mentale des travailleurs.
Des spécialistes des énergies renouvelables soulignent également que les innovations technologiques actuelles, telles que l’éclairage plus efficient et les appareils de gestion énergétique, rendent cette manipulation des horloges obsolète.
Si un consensus est trouvé entre les États membres, l’année 2025 pourrait marquer la fin de cette pratique centenaire. Cela impliquerait des révisions profondes des calendriers scolaires, professionnels, ainsi que des infrastructures de transport. L’harmonisation des fuseaux horaires au sein de l’espace Schengen devra également être prise en compte, pour éviter toute complication dans les échanges entre pays voisins.