La mairie de Paris durcit le ton contre les locations touristiques non déclarées. Un nouvel arrêté interdit désormais les boîtes à clés sur le mobilier urbain, une pratique courante parmi les loueurs de Airbnb. Cette décision vise à endiguer la prolifération des meublés touristiques illégaux qui aggravent la crise du logement.
Depuis le 24 janvier 2025, un arrêté municipal interdit toute boîte à clés fixée sur l’espace public à Paris. Ces dispositifs, souvent accrochés aux poteaux ou aux barrières, permettent aux locataires d’accéder à un logement sans rencontrer le propriétaire.
Désormais, toute boîte à clés laissée en place est considérée comme abandonnée et pourra être retirée par les services municipaux. Pour avertir les propriétaires, des autocollants de mise en demeure sont apposés sur ces installations. Les propriétaires ont alors 15 jours pour s’y conformer sous peine de sanctions.
Un enjeu majeur pour le marché immobilier parisien
Paris compte 95.000 meublés touristiques, dont 25.000 exploités illégalement par des multi-propriétaires, selon la mairie. La multiplication des locations de courte durée contribue à la rareté des logements accessibles aux habitants et à la flambée des loyers.
En interdisant ces boîtes à clés, la municipalité espère limiter les abus et pousser les propriétaires à remettre ces biens sur le marché locatif classique. Jacques Baudrier, adjoint au logement à la mairie de Paris, affirme que cette mesure s’inscrit dans une « bataille pour reconquérir les logements détournés vers Airbnb ».
Les propriétaires qui ne retirent pas leur boîte à clés dans le délai imparti s’exposent à des amendes pouvant atteindre 1.500 €, voire 3.000 € en cas de récidive. Cette réglementation s’ajoute aux règles existantes sur les locations touristiques, comme l’obligation de s’enregistrer auprès de la mairie et la limitation de la durée de location à 120 nuits par an.
Airbnb sous pression
Face à cette nouvelle restriction, Airbnb a réagi en publiant un communiqué où elle rappelle son engagement à respecter la législation locale. La plateforme insiste sur le fait qu’elle ne cautionne pas l’usage illégal des boîtes à clés et informe régulièrement ses hôtes des réglementations en vigueur.
Malgré ces déclarations, Airbnb fait l’objet de tensions croissantes avec la mairie de Paris, qui l’accuse de favoriser la spéculation immobilière et de réduire l’offre de logements pour les habitants. Paris n’est pas la première ville à interdire ces dispositifs. Marseille a déjà pris une décision similaire en octobre 2024, et d’autres métropoles françaises pourraient adopter des mesures comparables.
En Europe, des villes comme Barcelone, Amsterdam et Berlin ont également renforcé leur réglementation contre la prolifération des locations touristiques. Cette tendance montre une volonté croissante des municipalités de reprendre le contrôle du marché locatif face à l’essor des plateformes comme Airbnb.