En 2024, pour la première fois en France, le paiement par carte bancaire a dépassé celui en espèces dans les commerces de proximité, selon une étude de la Banque centrale européenne. Cette évolution marque un tournant dans les habitudes de consommation des Français, alors qu’au niveau de la zone euro, les espèces restent le mode de paiement le plus utilisé.
Les transactions effectuées par carte bancaire ont représenté 48 % des paiements en 2024, contre 43 % pour les espèces, d’après la Banque de France. Cette progression s’explique par plusieurs facteurs, notamment la généralisation du paiement sans contact, qui a facilité l’usage de la carte, y compris pour les petits montants.
Le contexte sanitaire des dernières années a également accéléré cette transition. La crise du Covid-19 a poussé de nombreux commerces à encourager les paiements dématérialisés, considérés comme plus pratiques et hygiéniques. De plus, l’augmentation des plafonds de paiement sans contact (passés de 30 à 50 euros en 2020) a contribué à une adoption encore plus large.
Le paiement mobile a connu une montée en puissance
L’usage du paiement mobile, bien que encore minoritaire, a connu une forte progression. Entre 2022 et 2024, il est passé de 2 % à 4 % des transactions, illustrant une tendance similaire à celle observée dans l’ensemble de la zone euro. Cette croissance est portée par l’adoption massive des smartphones et l’intégration des portefeuilles numériques comme Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay dans le quotidien des consommateurs.
L’essor du commerce en ligne a également favorisé l’utilisation des paiements électroniques. En 2024, 25 % des transactions des Français ont été effectuées en ligne, un chiffre supérieur à la moyenne européenne, démontrant l’attrait des consommateurs pour ces solutions dématérialisées.
Les espèces conservent une place importante chez les français
Bien que les cartes bancaires aient pris le dessus, les espèces restent largement utilisées et conservent une forte importance culturelle et pratique. Selon le bulletin de Banque de France du 25 février, une majorité des Français continue de privilégier le liquide pour certains achats, notamment les petites dépenses du quotidien.
L’étude souligne que les niveaux d’accessibilité et d’acceptation des espèces restent jugés très satisfaisants par les consommateurs. De nombreuses personnes, notamment les seniors et les populations non bancarisées, considèrent encore le cash comme un outil essentiel pour gérer leur budget et éviter les dépenses excessives.
Si le passage à une société moins dépendante des espèces offre des avantages en termes de sécurité et de simplicité des transactions, il soulève aussi des questions sur l’accessibilité financière pour certaines populations. La réduction du nombre de distributeurs automatiques et la dépendance croissante aux infrastructures numériques pourraient poser des difficultés à ceux qui utilisent encore majoritairement le liquide.
Cette évolution marque donc une transformation majeure des comportements de paiement en France, avec une adoption croissante des technologies numériques, tout en maintenant une place importante aux paiements traditionnels.
