En septembre 2021, le Conseil de l’Union européenne, organe exécutif et législatif de l’UE, avait donné son feu vert pour la signature de la convention sur l’Open Sky entre la Tunisie et l’Union européenne (UE). Ce mécanisme, qui consiste à la déréglementation aérienne internationale, devait consacrer l’ouverture du ciel tunisien aux compagnies aériennes européennes. Cependant, depuis la décision du Conseil de l’UE, les négociations avec la Tunisie sont restées bloquées.
Connu pour son hostilité à l’Union européenne, Kaïs Saïed s’est montré récalcitrant quant à l’ouverture de l’espace aérien tunisien. Les longues négociations entre les deux parties ne semblent pas avoir porté leurs fruits. Le Président tunisien, qui s’est exprimé sur le sujet, met fin à demi-mot à ce projet tant voulu par l’Union européenne. En effet, le 30 juin dernier, lors de sa rencontre avec le ministre du Transport et le PDG de Tunisair, Kaïs Saïed a donné l’impression d’avoir tranché sur la question.
« Nous voulons que le ciel soit ouvert aux avions tunisiens, et non être survolé par une nuée d’appareils, où nos avions n’auront pas de place », avait-il déclaré, mettant ainsi fin au débat sur l’Open Sky entre la Tunisie et l’Union européenne. Par ces déclarations, Kaïs Saïed envoie un message clair à l’Union européenne, en annonçant subtilement l’arrêt des discussions avec cette institution. La Tunisie ne compte donc pas suivre l’exemple du Maroc qui avait signé, en 2006, un accord d’Open Sky avec l’UE.
Les années de négociations entre la Tunisie et l’Union européenne n’ont finalement pas abouti, sachant que l’UE avait, à maintes reprises, annoncé la signature imminente de cet accord. C’est une grande déception pour les professionnels du tourisme en Tunisie qui avaient accueilli avec enthousiasme la nouvelle de cet partenariat, qui aurait redynamisé le secteur.
Qu’est-ce qu’un Open Sky ?
L’Open Sky (ciel ouvert) Tunisie – UE est un processus de négociation lancé en 2010 pour permettre aux compagnies aériennes européennes de survoler la Tunisie. Selon l’UE, cette convention devait mettre fin aux différents accords bilatéraux qui limitent l’accès de plusieurs compagnies européennes au ciel tunisien. Il devait se traduire par 800 000 passagers supplémentaires sur une période de cinq ans. Toujours selon l’UE, cet accord aurait pu générer 2,7% de croissance du PIB liée aux voyages et au tourisme, et accroître le trafic annuel de près de 13%.
Il aurait également supprimé « les restrictions d’accès aux marchés pour les pays voisins de l’UE et (associe) ces pays au marché intérieur de l’aviation de l’UE, étant donné qu’ils adopteront les normes de l’UE en matière d’aviation et appliqueront les règles de l’aviation de l’UE », avait affirmé l’UE. Cependant, la Tunisie considère cet accord comme déséquilibré, craignant qu’il ne mette en péril la compagnie tunisienne de transport aérien Tunisair, en proie à de grandes difficultés. Le sauvetage de cette compagnie reste donc prioritaire pour Kaïs Saïed et passera par la préservation de son espace vital.
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