Cette semaine, Sanofi a annoncé la vente de sa filiale Opella au fonds américain CD & R, plusieurs députés viennent d’interpeller le gouvernement afin que cette transaction soit bloquée.
Vente d’Opella par Sanofi : plusieurs députés s’opposent à la vente de la filiale qui produit le Doliprane
Après plusieurs années d'existence, le laboratoire français Sanofi a annoncé la vente de sa filiale Opella, qui produit notamment le Doliprane, au profit du fond américain CD & R. Suite à cette décision, plusieurs députés de tous bords ont interpellé le gouvernement afin qu'il bloque cette vente au nom de la souveraineté sanitaire française.
Le 10 octobre, le conseil d'administration du laboratoire français Sanofi avait annoncé entreprendre des négociations avec le fonds américain CD & R pour lui céder sa filiale Opella pour plus de 15 milliards d'euros. Le géant américain rachète ainsi la filiale qui est notamment derrière la production du Doliprane et d'autres médicaments sans ordonnance.
C'est en 2023 que Sanofi avait fait part de son envie de se séparer de cette filiale. Celle-ci emploie près de 11 000 salariés. D'ailleurs, « ce projet de cession ne remet en question ni la production en France du Doliprane ou des autres médicaments essentiels produits par Opella sur notre territoire ni l’approvisionnement du marché en ces médicaments », a expliqué Marc Ferracci, ministre français en charge de l’Industrie, selon Ouest-France.
Malgré cela, plusieurs députés de tous bords ont appelé le gouvernement actuel à bloquer cette vente au nom de la souveraineté sanitaire française. Dès l'annonce faite jeudi dernier par Sanofi, plusieurs chefs de partis et autres députés ont en effet pris la parole pour afficher clairement leur position. « La vente à la découpe de la France se poursuit », a déclaré Jordan Bardella (RN). Pour Marine Tondelier des Écologistes, cette vente montre qu' « aucune leçon n’aura été tirée du Covid ».
C’est « une honte » et « encore un symbole de notre perte de souveraineté », a déploré, de son côté, Fabien Roussel (PCF). À l’initiative du député Charles Rodwell (EPR), ce sont 62 députés des groupes Ensemble pour la République, Horizons, MoDem, Droite républicaine et Liot qui ont uni leurs voix pour dénoncer cette transaction entre l'entreprise française et le géant américain.
Les députés demandent au gouvernement de bloquer la vente d'Opella à Sanofi
Cette transaction « pose un enjeu très préoccupant pour notre sécurité nationale », estiment ces députés. « Une vente à 15 milliards d’euros […] et 7 milliards de cadeaux aux actionnaires en perspective [...] Nationalisons Opella pour poser la première pierre d’un pôle public du médicament », ont écrit de leur côté les députés LFI dans un communiqué rendu public vendredi.
« Avec 62 collègues députés, nous appelons le Gouvernement à activer le contrôle des investissements étrangers, pour évaluer la nécessité de bloquer cette opération », a également demandé le député du Cher, François Cormier-Bouligeon, dans un post publié sur X.