L'État social recule de plus en plus en France. Les mesures d'accompagnement social coûtent pour l'exécutif qui s'attaque, depuis plusieurs mois, au rabotage des aides. Après le plan de 10 milliards d'euros qui affecte de nombreux secteurs, un nouveau plan de 12 milliards d'euros devra être mis en place en 2025, a indiqué, ce mardi 6 mars, Bruno Le Maire.
Le ministre de l'Économie a confirmé, dans une interview accordée au Monde, la stratégie de l'exécutif pour réduire le déficit budgétaire. De nouvelles réformes devront être réalisées et un nouveau plan d'économie d'une grande ampleur sera mis en place.
La France s'éloigne donc de plus en plus de son modèle social. En effet, après le premier plan d'économies à hauteur de 10 milliards d'euros qui touche de nombreux secteurs, d'autres mesures d'« austérité » vont être appliquées. « La deuxième étape pourrait être un projet de loi de finances rectificative à l’été, si nécessaire. La troisième, ce sera le projet de loi de finances de 2025, dans lequel nous devrons trouver au moins 12 milliards d’euros d’économies », a annoncé Bruno Le Maire.
Réforme de l'assurance chômage
Pour trouver ces 12 milliards d'euros, le gouvernement ciblera notamment l'assurance chômage et les collectivités, comme annoncé depuis plusieurs jours. « Gouverner, c’est savoir renoncer à certaines dépenses secondaires pour financer des dépenses prioritaires : l’hôpital, l’école, la police, la justice, les armées. Je crois à un État fort, mais pas à un État qui se disperse, qui finance tout et devient une pompe à fric », a lancé Bruno Le Maire.
La dernière phrase du ministre vise notamment l'assurance chômage qui devra subir une nouvelle réforme qui, selon lui, est « nécessaire pour atteindre le plein-emploi ». « Le Premier ministre a raison de le rappeler », appuie Bruno Le Maire. « Nous gardons une durée d’indemnisation la plus longue parmi les pays développés : dix-huit mois. La responsabilité des partenaires sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’État, ce sont tous ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’État devrait reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive », ajoute-t-il.
Par ailleurs, ce responsable a affirmé exprime sa volonté de mettre fin aux formulaires Cerfa « d’ici à 2030 ». « Il y en a aujourd’hui 1 800, dont 1 200 pour les seules entreprises (...) D’ici à 2026, 80 % des Cerfa seront préremplis par l’administration, comme pour votre déclaration d’impôts. Ensuite, nous les supprimerons définitivement » déclare Bruno Le Maire qui explique que « La complexité a un coût vertigineux en emplois comme en heures travaillées. Il faut alléger la charge mentale qui pèse sur les entrepreneurs », indique-t-il. Bruno Le Maire annonce également que son administration aura recours à l’intelligence artificielle pour « adapter l’information aux spécificités des entreprises ».