Dans un contexte de transition écologique, le gouvernement a prévu le durcissement de la norme CAFE à partir de 2025. Une mesure qui inquiète fortement les constructeurs automobiles.
Durcissement des normes CAFE : les constructeurs automobiles demandent des « aides urgentes »
Pour réduire l'impact des véhicules thermiques sur l'environnement, le gouvernement a entrepris de nombreuses mesures, dont le durcissement de la norme CAFE (Corporate Average Fuel Economy), qui est déjà difficile à respecter par certains constructeurs automobiles.
Rappelons que cette norme consiste à limiter le seuil des émissions de dioxyde de carbone des véhicules automobiles. Son durcissement consiste à baisser le plafond autorisé d'émission de CO2 de 15%, pour se situer en moyenne entre 90 et 95 grammes de CO2 par kilomètre. Selon la note non signée qui circule pour reporter de deux ans l'application de ces normes renforcées, qui émane, selon le Monde, du groupe Renault, un véhicule thermique doté de hautes performances émet 120 grammes de CO2 en moyenne.
Sachant que tout dépassement de cette nouvelle mesure exposera le constructeur automobile à une amende de 95 euros par gramme supplémentaire de CO2 émis, « les pénalités pourraient atteindre 13 milliards d’euros pour les voitures particulières et 3 milliards pour les véhicules utilitaires », affirme la note.
Pour pouvoir échapper à ces sanctions, les constructeurs automobiles devront vendre un véhicule électrique pour chaque lot de 4 voitures thermiques vendus. Avec le recul important que connaît le marché des voitures électriques en France, un tel objectif s'avère difficile à atteindre. Par conséquent, les constructeurs européens sont nombreux à réclamer le report du durcissement de la norme CAFE.
Les constructeurs automobiles réclament des « mesures d'aide urgentes »
Face à la difficulté de respecter le durcissement de la norme CAFE, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) appelle, ce jeudi 19 septembre dans une déclaration consultée par Le Monde, à une « mesure d'aide urgente avant que les nouveaux objectifs en matière de CO2 pour les voitures et les camionnettes n’entrent en vigueur en 2025 » . Le document cite les nombreuses contraintes auxquelles sont confrontés les constructeurs automobiles les empêchant de concevoir des véhicules moins polluants.
« Nous manquons de conditions essentielles pour stimuler la production et l’adoption de véhicules à émission zéro : des infrastructures de recharge et de distribution d’hydrogène, ainsi qu’un environnement de production compétitif, une énergie verte abordable, des incitations fiscales et des aides à l’achat, et un approvisionnement sûr en matières premières, en hydrogène et en batteries », explique l'ACEA.
Toujours à travers son communiqué, l'association, dirigée par le directeur général de Renault, Luca de Meo, réclame à la Commission européenne « d’avancer à 2025 les révisions de la réglementation sur le CO2 pour les véhicules légers et les véhicules lourds, actuellement prévues pour 2026 et 2027 respectivement ».