Les négociations commerciales entrent dans leur phase finale, mais de nombreux contrats restent en suspens. Les distributeurs exigent des baisses de prix, tandis que les industriels dénoncent une pression excessive. En cas d’échec, certains produits pourraient disparaître des rayons.
Alors que la date butoir approche, les négociations commerciales entre la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire s’avèrent particulièrement tendues cette année. Les distributeurs réclament des baisses de prix importantes, allant jusqu’à 40 % sur certains produits, alors que les industriels jugent ces demandes irréalistes au vu des hausses de coûts sur certaines matières premières comme le lait, la volaille ou les légumes.
Selon Nicolas Facon, directeur de l’Institut de liaison des entreprises de consommation (Ilec), 70 % des demandes de baisse sont refusées par les industriels, malgré la pression exercée par les enseignes. Du côté des distributeurs, Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, affirme que certaines grandes multinationales cherchent avant tout à préserver leurs marges et refusent de répercuter les baisses des matières premières, rapporte Le Figaro.
Des accords difficiles à trouver
Le rythme des accords reste lent. Alors qu’à la même période en 2023, 68 % des contrats avaient été signés, seuls 23 % des accords sont finalisés à ce jour selon l’Ilec. Une situation qui contraste avec les déclarations de certains acteurs du secteur, comme Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, qui affirmait récemment que 99 % des accords étaient trouvés.
Les tensions sont également alimentées par la question des centrales d’achat européennes, utilisées par certaines enseignes comme Carrefour ou Leclerc pour négocier en dehors des règles françaises. Ce procédé est dénoncé par certains industriels, qui y voient une tentative de contourner la loi Egalim, destinée à assurer une meilleure rémunération des producteurs.
Impact direct des négociations commerciales sur les consommateurs
Si aucun accord n’est trouvé, plusieurs scénarios sont envisageables. Certains industriels pourraient décider de suspendre leurs livraisons, ce qui entraînerait des ruptures de stock sur certaines références. De leur côté, les distributeurs pourraient déréférencer certaines marques, ce qui limiterait le choix pour les consommateurs en magasin.
L’an dernier, plusieurs enseignes avaient déjà été sanctionnées par la Répression des fraudes pour dépassement des délais de négociation. Leclerc avait écopé d’une amende de 38 millions d’euros, Carrefour de 10 millions d’euros.
À quelques heures de la fin des discussions, l’issue des négociations reste incertaine. Si aucun compromis n’est trouvé, les consommateurs pourraient être directement touchés par des tensions sur l’approvisionnement et des prix instables dans les mois à venir.