La Cour des comptes a publié un rapport le 2 décembre 2025 mettant en lumière les risques financiers liés au déclin de la natalité en France. Selon l’institution, les dépenses publiques pourraient atteindre 61 % du PIB en 2070, contre 57 % actuellement, si la tendance actuelle se poursuit.
Le rapport indique que la baisse de la natalité et le vieillissement de la population auront des effets significatifs sur l’équilibre des finances publiques. Depuis le début de l’année, les naissances ont diminué de 2,3 % par rapport à 2024, un recul qui s’ajoute à une tendance à long terme. L’indice de fécondité a atteint 1,62 enfant par femme, un niveau jamais observé depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Parallèlement, la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus dans la population devrait passer de 22 % aujourd’hui à près de 30 % en 2070.
L’impact du recul de la natalité sur la population active et les recettes fiscales
Le vieillissement de la population et la diminution des naissances auront des conséquences sur la population active. La part des personnes en âge de travailler devrait passer de 55,3 % en 2023 à 50 % en 2070. Ce phénomène entraînera une baisse des recettes fiscales et sociales, car les cotisations sociales, essentielles pour financer la protection sociale, dépendent principalement du nombre d’actifs. En 2019, 39 % des revenus des personnes âgées de 20 à 39 ans étaient consacrés au financement de la protection sociale, contre seulement 25 % pour les plus de 65 ans.
Cette évolution démographique risque de créer un déséquilibre dans le financement des retraites et des soins de santé, deux secteurs dont les dépenses devraient augmenter en raison du vieillissement. En parallèle, les dépenses d’éducation et de politique familiale devraient diminuer en raison du nombre réduit d’élèves et d’enfants. Toutefois, cette baisse de natalité ne compensera pas l’augmentation des dépenses liées au vieillissement de la population.
La Cour des comptes souligne également un manque d’anticipation des enjeux démographiques dans les documents budgétaires. L’institution remarque que les mots associés aux enjeux démographiques ne représentent que 0,05 % des occurrences dans les rapports annexés aux lois de programmation des finances publiques, ce qui montre une prise en compte insuffisante de ces enjeux dans la programmation budgétaire.
L’institution appelle donc les pouvoirs publics à renforcer leur capacité à anticiper les effets du vieillissement et de la baisse des naissances sur les finances publiques, afin d’éviter que la situation ne devienne plus difficile à gérer à l’avenir. Elle met en garde contre l’inaction, qui pourrait rendre les ajustements nécessaires encore plus urgents et complexes à mettre en place.








