Le gouvernement fera face à un week-end compliqué. Attal et son équipe sont sous la menace de plusieurs motions de censure, à commencer par celle annoncée par le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale au nom de son groupe.
L’exécutif demeure sous tension malgré le ralentissement de l’inflation et l’accélération des salaires, qui présagent un assouplissement du pouvoir d’achat des Français. La question de l’endettement et des économies encore à trouver, pour espérer un rééquilibrage budgétaire, demeure, en effet, entière, en dépit des coupes budgétaires prévues sur les dépenses publiques.
À cela viennent s’ajouter les motions de censure qui pourraient compliquer davantage la situation pour le gouvernement. Le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (LFI), a annoncé, mardi, le dépôt d’une motion de censure sur le budget 2024 vendredi. Le groupe de gauche revient à la charge pour appuyer sa requête pour un budget rectificatif d’avril restée lettre morte.
Les parlementaires menés par le député de la Seine-Saint-Denis dénoncent « un nouveau budget qui fait le choix de réduire la dépense publique pour s’adapter aux nouveaux chiffres de croissance du gouvernement ». Eric Coquerel pointe du doigt les coupes budgétaires décidées par le gouvernement à hauteur de « 4% des dépenses publiques qui auront été baissées sans projet de loi de finances rectificatives », au moment où les lois de finances n’autorisent à raboter, par décret, que 1,5% des dépenses annuellement.
Un vendredi d’angoisse pour le gouvernement
Les parlementaires communistes et socialistes ont déjà déclaré soutenir la motion de censure. Cependant, selon des observateurs, le texte a peu de chances de rallier un large soutien, au vu de la composante parlementaire dans sa majorité, en inimitié politique avec le groupe de la France insoumise qui porte la requête. Dans cet ordre, l’exécutif s’est déjà assuré le soutien du groupe Liot, dont le porte-parole, Benjamin Saint-Huile, écarte tout ralliement à la cause du groupe frondeur.
Mais c’est là une grogne parlementaire supplémentaire qui accentuera la pression sur le gouvernement, déjà préoccupe par le verdict l’agence de notation Standard and Poor’s, attendu le même jour. C’est donc un vendredi d’angoisse en vue pour Attal et son équipe, bien qu’ils soient soulagés par les évaluations des deux autres agences, Fitch et Moodys, qui n’ont pas aggravé leurs notes pour la France.
La suite ne sera pas de tout repos avec ces autres motions de censure brandies par le RN et LR. L’équipe d’Attal devra se préparer à d’autres salves parlementaires lors des débats autour de la fiscalité, projetés entre juin et septembre. L’été risque d’être bien chaud pour l’exécutif, particulièrement en cette période préélectorale précédant le scrutin européen, prévu du 6 au 9 juin prochain.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.