Les émeutes qui secouent de nombreuses villes et quartiers de France, depuis le 27 juin dernier, ont causé des dégâts matériels très importants. Entre établissements publics, véhicules et commerces détruits ou vandalisés, la facture s’annonce très salée pour le pays. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a d’ores et déjà annoncé un report des charges fiscales pour les commerçants sinistrés. S’il est difficile pour l’heure d’établir le montant total de l’ensemble des dégâts causés, un premier bilan se dessine.
Les commerces lourdement impactés
Si les bâtiments publics sont des cibles privilégiées des émeutiers, les commerces et les véhicules ont également subi de graves dégradations ou destructions. Vitrines brisées, scènes de pillage et incendies se sont multipliés à la suite de la mort de Nahel. S’il est encore trop tôt pour arrêter le montant définitif des sinistres causés, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est livré à une première estimation. À ce jour, au moins 1 500 commerces ont été touchés par les émeutes, victimes d’attaques et d’actes de dégradation. Lors d’une conférence de presse, le ministre a déclaré que les dégradations touchaient « tout le territoire, toutes les enseignes et tous les commerces ».
Le responsable a précisé que 200 points de vente de la grande distribution, 250 bureaux de tabac et 250 agences bancaires avaient été attaqués et pillés. Certains ont été intégralement brûlés et détruits. Un bilan qui devrait s’alourdir, puisque de nombreux autres magasins de mode ainsi que des restaurants ont été également détruits.
💸 Emmanuel Lechypre fait la liste des coûts de ces nutis d'émeutes. #ApollineMatin pic.twitter.com/gxjuY7n7v1
— RMC Story (@RMCStory) July 3, 2023
Des millions d’euros de dégâts
Le ministère de l’Intérieur a communiqué, pour sa part, les premiers chiffres relatifs aux destructions de biens matériels. Dimanche matin, Beauvau comptabilisait quelque 5 000 véhicules incendiés, 10 000 feux de poubelles, près de 1 000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 attaques sur des commissariats ou des gendarmeries. Ce sont, par ailleurs, 700 forces de l’ordre qui ont été blessées. Il faut ajouter à ces chiffres les moyens de transport public détruits. À Aubervilliers, ce sont, par exemple, 12 bus qui ont été incendiés, dont le coût unitaire est de 220 000 euros.
Pour la seule ville de Marseille, au moins 100 millions d’euros de dégâts sont à déplorer. Jean-Luc Chauvin est le président de la CCI Aix-Marseille-Provence. Il estime que ce sont « quasiment 400 magasins » qui ont été détruits dans la région. Ce chiffre de 100 millions d’euros fait référence aux « dégradations et pertes d’exploitation, quand cela fait partie des contrats », subies par les commerçants. Il estime que de nombreux magasins mettront « des mois » afin de parvenir à effacer les pertes causées par ces émeutes. Jean-Luc Chauvin reconnaît toutefois une accalmie dans l’intensité des révoltes en région marseillaise. « Nous considérons que cette nuit s’est mieux passée, mais nous serons complètement soulagés quand tout cela sera derrière nous », affirme-t-il. Le montant global des pertes s’élèverait entre 200 et 250 millions d’euros.
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