Les droits de douane imposés par Donald Trump secouent les bourses mondiales, incitant certains à se tourner vers les cryptomonnaies. Cependant, malgré leur réputation de valeur refuge, les cryptos, comme le Bitcoin, ne semblent pas offrir une résistance infaillible aux fluctuations économiques actuelles. Faut-il vraiment les privilégier en ces temps incertains ?
Les marchés financiers connaissent une forte volatilité en ce début de semaine, alimentée par l’annonce de Donald Trump sur l’imposition de droits de douane sur les produits importés aux États-Unis. Dans ce contexte, certains défenseurs du Bitcoin et des cryptomonnaies se demandent si ces actifs peuvent réellement servir de refuge face aux tensions commerciales.
Clara Balva, directrice stratégique de Deblock, une néobanque spécialisée dans les cryptomonnaies, estime que le Bitcoin est une alternative intéressante. Cependant, elle rappelle que les cryptos ne sont pas à l’abri des fluctuations, bien qu’elles soient moins affectées par les droits de douane que les marchés traditionnels. Balva précise que l’important réside dans la tendance à long terme, et non dans les variations à court terme, rapportent nos confrères de 20 Minutes.
Les cryptomonnaies, toujours un investissement volatile
Malgré leur positionnement comme alternative aux marchés traditionnels, les cryptomonnaies ne sont pas exemptes de volatilité. Depuis leur plus haut de mi-janvier, le Bitcoin a perdu environ 30% de sa valeur, passant de plus de 100 000 euros à environ 70 000 euros. Cette baisse montre que les cryptomonnaies restent des investissements à haut risque, souvent influencés par des facteurs externes comme les politiques économiques mondiales.
Philippe Crevel, économiste et président du Cercle de l’Épargne, souligne que la cryptomonnaie n’est pas vraiment décorrélée des marchés boursiers. En effet, les cryptos, et notamment le Bitcoin, ont tendance à suivre l’évolution des indices technologiques comme le Nasdaq, dont les performances sont étroitement liées aux grandes entreprises technologiques. Cela montre que les cryptos, bien qu’indépendantes dans leur fonctionnement, réagissent aussi aux mêmes facteurs macroéconomiques.
Faut-il privilégier les cryptomonnaies ?
Dans un contexte économique incertain, certains investisseurs cherchent à diversifier leurs portefeuilles en se tournant vers les cryptomonnaies. Toutefois, comme pour toute forme d’investissement à risque, les experts recommandent une approche prudente. Clara Balva conseille de ne placer que des sommes raisonnables, que l’on est prêt à perdre, tout en se renseignant bien sur les projets sous-jacents.
Si certains cherchent le nouveau Bitcoin, il est essentiel de privilégier des cryptomonnaies bien établies plutôt que des projets à la volatilité extrême, comme les memecoins qui peuvent connaître des hausses soudaines suivies de chutes tout aussi spectaculaires. Pour ceux qui préfèrent une sécurité relative, un livret A peut parfois s’avérer être une solution plus stable.
Bien que le Bitcoin et les autres cryptomonnaies soient souvent présentées comme des alternatives aux marchés financiers traditionnels, leur volatilité et leur sensibilité aux facteurs macroéconomiques les rendent risqués dans un contexte économique fragile. Alors que les droits de douane de Trump secouent les marchés, les cryptomonnaies ne semblent pas offrir une protection infaillible contre la volatilité, bien qu’elles puissent être considérées comme une option pour les investisseurs avertis.
