En 2022, un rapport de France Stratégie a été publié et a révélé l’impact des politiques publiques sur la mobilité sociale des jeunes en France. Il a soulevé le facteur du déterminisme social qui continue de peser sur le destin de ces derniers. Les 50 dispositifs mis en place pour favoriser cette mobilité n’ont pas eu les résultats escomptés.
Plusieurs politiques et dispositifs, mais des résultats décevants !
Ce rapport de France Stratégie a mis en lumière cette réalité amère. Malgré un grand nombre de dispositifs en place, les jeunes en France ont du mal à échapper à l’influence de leur origine sociale : « Les perspectives de promotion sociale se sont améliorées depuis 35 ans pour tous les jeunes, sous l’effet de l’augmentation de la part des emplois de professions intermédiaires, cadres et professions intellectuelles supérieures », explique le rapport de France Stratégie. Mais, selon la même source, même si elle a profité aux jeunes de toutes catégories confondues, « cette progression de la mobilité sociale s’est interrompue depuis le début de la décennie 2000 » explique-t-il, une détérioration qui « concerne surtout les jeunes hommes », a-t-il précisé.
En 2019, plus de 80 % des jeunes issus de familles à « dominante cadre » exerçaient des emplois similaires à ceux de leurs parents, et 69 % de ceux issus d’une famille ouvrière sont également ouvriers ou d'employés. Selon France Stratégie, il s’agit d’un facteur qui « s’observe dès leur entrée sur le marché du travail », avec un diplôme qui diffère « fortement » selon le milieu social.
Le rapport a aussi expliqué que pour venir à bout de cette situation, à savoir le déterminisme social, le gouvernement avait mis plus de 50 dispositifs visant à favoriser la mobilité sociale des jeunes. Cependant, plusieurs problèmes ont été identifiés, dont le manque de coordination entre les politiques publiques mises en pratique dans ce sens. Certes, ces dernières sont nombreuses et diverses, mais elles sont, selon le rapport, éclatées entre différents ministères et administrations. En effet, les moyens financiers alloués à cet objectif ont atteint 13 milliards d’euros en 2022, mais il s’agit d’une somme répartie de manière hétérogène et peu efficace.
France Stratégie souligne également que la plupart de ces dispositifs partent du principe d’une stratégie « curative » plutôt que préventive. Ils cherchent à réparer les inégalités plutôt qu’à les prévenir dès le départ, et c’est ce qui freine son bon fonctionnement.
Par ailleurs, pour France Stratégie, la solution qui pourrait changer la donne consiste à opter pour une stratégie structurelle, c’est-à-dire s’interroger sur les racines de ces inégalités : « un meilleur suivi des dispositifs existants, avec sans doute une simplification et une concentration sur les plus pertinents », confirme le rapport.
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