À l'occasion du 93ᵉ congrès de l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCCAS), qui se déroule au Havre du mercredi au vendredi 29 mars sur le thème des crises, l'association a publié un deuxième baromètre social sur un discours d'Emmanuel Macron de 2018.
« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas », avait notamment affirmé le président de la République en 2018. Suite à cette déclaration, l'UNCCAS a commandé une étude à l'IFOP pour évaluer le nombre de Français qui sont d'accord avec les propos du président de la République. Selon le rapport de l'étude, 60% des sondés s'accordent sur le fait que les minima sociaux coûtent effectivement beaucoup d'argent.
Ce baromètre révèle, aussi, que les Français sont loin d'être satisfaits de l'action sociale mise en place par le gouvernement. Elle est jugée « peu satisfaisante » par 59 % des sondés en 2024, contre 63 % en 2023. Seuls 5 % estiment qu'elle est « très satisfaisante ».
Revalorisation des minima sociaux au 1ᵉʳ avril
Pour rappel, une hausse des minima sociaux, à hauteur de 4,6%, est prévue dès le 1ᵉʳ avril 2024. Celle-ci concerne notamment le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH), la prime d'activité ainsi que les allocations familiales. Pour rappel, la hausse de 1,6 % appliquée en 2023 a été fortement décriée par le collectif d’associations contre la pauvreté « Alerte ». Dans un article publié en octobre dernier, le collectif avait interpellé le gouvernement sur la précarité dans laquelle sont plongés les Français, qui « subissent depuis deux ans une forte augmentation des prix qui ne s’est pas traduite par une augmentation équivalente des minima sociaux ».
Le même collectif estime que la revalorisation de 4,6% qui sera appliquée dès le 1ᵉʳ avril 2024 aux minima sociaux « risque d'être trop tardive face à l'accroissement de la précarité qui se perçoit très concrètement dans le recours accru à l'aide alimentaire », rappelant que la majorité des bénéficiaires des prestations sociales vivent sous le seuil de la pauvreté. Une grande partie est, en effet, en chômage ou dans l'incapacité d'accomplir une activité professionnelle, à l'instar des seniors ou des personnes handicapées. Par conséquent, les minima sociaux constituent une aide vitale pour les plus démunis et leur hausse s'avère nécessaire pour améliorer leur niveau de vie, plaide le collectif « Alerte ».