Le projet Midnight Trains devant permettre aux Français de voyager vers de nombreuses destinations européennes via des trains de nuit grande vitesse ne verra finalement pas le jour. La nouvelle compagnie ferroviaire privée qui l’a porté pendant quatre ans l'abandonne pour des raisons qu’elle vient de révéler.
Le projet Midnight Trains qui devait relier, de nuit, Paris à nombre de grandes villes européennes ne sera finalement pas concrétisé. Ses initiateurs annonçaient, le 1ᵉʳ juin, sur leur compte X, l’abandon de ce rêve de permettre aux Français de voyager confortablement vers des villes situées jusqu’à 1 500 km de Paris.
En cause, expliquaient-ils, l’absence de volonté des pouvoirs publics de soutenir financièrement le projet. « Midnight Trains s'est éteint entouré de ses proches et de ses amis », écrivaient les trois initiateurs sur leur compte X, précisant que les trains devaient aller au-delà de la zone de pertinence des trains à grande vitesse, avec une première liaison-test Paris-Milan-Venise.
Pourtant, comme première étape du projet, les initiateurs avaient réussi à effectuer une première levée de fonds grâce à l’apport d’une quarantaine d'investisseurs « business angels ». Une étape qui ne sera malheureusement pas suivie par une seconde qui consisterait à acquérir deux premières rames et lancer la première liaison. Adrien Aumont, précédemment cofondateur de la plateforme de financement participatif KissKissBankBank, expliquait à ce sujet, qu’« aucun acteur financier n'a le ferroviaire » dans ses projets d’avenir.
Les pouvoirs publics préfèrent l’aviation propre au Midnight Trains
En fait, les initiateurs du projet Midnight Trains estiment que les acteurs économiques ne s’intéressent pas à leur projet, car les pouvoirs publics, capables d’intervenir pour atténuer le risque sur investissement, sont plutôt intéressés par les projets liés aux énergies renouvelables, tels que les batteries, entre autres. « L'argent et l'énergie des pouvoirs publics sont concentrés sur les énergies, et donc dans notre cas sur l’aviation propre, plus que sur des usages ou l'amélioration de ce qui existe », déplorent-ils à ce sujet.
Les trois initiateurs du projet reconnaissent, par ailleurs, avoir commis une erreur d’appréciation en ce qui concerne leur capacité à changer, en quatre ans, la stratégie du gouvernement français, tout comme celles des États membres de l’Union européenne portés plutôt sur les énergies renouvelables.
« Nous n'avons pas su lire en amont que ce secteur (du ferroviaire) n'était pas pénétrable », ajoutaient-ils, tout en regrettant qu’au lieu d’être ouvert à la concurrence, « le marché du ferroviaire a été organisé par les pouvoirs publics pour leurs propres opérateurs historiques ». Un marché resté fermé aux startups et entreprises innovantes, selon les initiateurs de ce projet mort-né.