Micro-retraites : pourquoi cette tendance plait énormément à la génération Z ?

De jeunes actifs choisissent de faire des pauses prolongées dans leur carrière pour préserver leur bien-être et explorer de nouvelles expériences.

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Une femme avec une valise sort d’un bâtiment, illustrant le concept de micro-retraite, ces pauses volontaires prises par de jeunes actifs pour voyager et se ressourcer.
Micro-retraites : pourquoi cette tendance séduit de plus en plus la génération Z ? | Econostrum.info

Face au stress du travail et aux incertitudes sur l’avenir, de plus en plus de jeunes salariés adoptent la tendance des micro-retraites. Ces pauses volontaires permettent de souffler, voyager et se former avant de reprendre une activité. Un phénomène en plein essor, notamment chez la génération Z, qui remet en question le modèle classique du travail en continu.

La micro-retraite consiste à s’arrêter temporairement de travailler pendant plusieurs mois, voire plus d’un an, afin de se ressourcer. Ce choix est souvent motivé par un besoin de préserver sa santé mentale, dans un monde du travail jugé trop exigeant. Loin d’être une simple pause détente, ces périodes sont souvent mises à profit pour voyager, acquérir de nouvelles compétences ou réfléchir à un projet professionnel plus épanouissant.

Un autre facteur clé de cette tendance est l’incertitude autour de la retraite traditionnelle. Avec le report de l’âge légal à 64 ans, beaucoup de jeunes estiment qu’ils ne pourront pas profiter pleinement de leur retraite. Plutôt que d’attendre un avenir incertain, certains préfèrent prendre des pauses dès maintenant pour vivre des expériences enrichissantes.

Une tendance amplifiée par les réseaux sociaux

Les micro-retraites sont devenues un sujet populaire sur TikTok, où le hashtag #careerbreak cumule plus de 32,4 millions de vidéos. De nombreux jeunes partagent leur expérience et encouragent d’autres travailleurs à franchir le pas. Cette médiatisation contribue à normaliser l’idée qu’il est possible de prendre du recul sans mettre en péril sa carrière.

Cependant, il existe un fossé entre ceux qui rêvent de cette liberté et ceux qui peuvent réellement se l’offrir. D’après Elodie Gentina, professeure à l’IESEG School of Management, ces pauses sont réservées aux jeunes qui en ont les moyens financiers. Certains bénéficient du soutien de leur famille, tandis que d’autres parviennent à négocier avec leur employeur pour conserver leur poste pendant leur absence, rapporte Capital.

Un rapport au travail en pleine mutation

Contrairement aux générations précédentes, la génération Z ne considère plus son emploi comme une priorité absolue. L’équilibre entre vie professionnelle et personnelle est désormais central, et le salaire n’est plus le critère principal de satisfaction. Beaucoup de jeunes actifs privilégient la qualité de vie, quitte à accepter une baisse temporaire de leurs revenus.

Cette nouvelle approche s’accompagne également d’une envie de diversité professionnelle. Plutôt que de rester dans le même poste pendant des décennies, la génération Z aspire à multiplier les expériences et les compétences. Les micro-retraites s’inscrivent donc dans cette dynamique de carrière flexible, où les périodes d’emploi et de pause alternent pour éviter la lassitude.

Les micro-retraites sont-elles une révolution durable ou un phénomène de niche ?

Si les micro-retraites séduisent de plus en plus de jeunes, elles restent encore minoritaires et réservées à une élite financièrement à l’aise. Ce modèle peut difficilement s’appliquer aux personnes ayant des charges importantes ou des responsabilités familiales.

Toutefois, cette tendance traduit une transformation profonde du rapport au travail. Les entreprises devront sans doute s’adapter à ces nouvelles attentes en proposant des congés sabbatiques plus accessibles ou en flexibilisant les parcours professionnels.

La montée en puissance des micro-retraites illustre le besoin croissant d’un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso. Si cette pratique reste encore limitée, elle pourrait bien redéfinir les modes de travail à l’avenir. Les jeunes actifs, en quête de liberté et d’épanouissement, continuent d’imaginer de nouvelles manières de concilier carrière et bien-être.

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