Bonne nouvelle pour les salariés du groupe Michelin. Le géant de pneumatiques a annoncé, mercredi à Clermont-Ferrand, la mise en place d’un « salaire décent » et un socle de protection sociale universel pour l’ensemble des employés du groupe à travers le Monde.
La mesure profitera à l’ensemble de ses 132 000 salariés dans le monde, rapporte l’AFP. Pour expliquer les motivations d’une telle entreprise, le groupe indique : « Le salaire minimum en France n'est pas suffisant aux yeux de Michelin pour répondre à ce que nous estimons être un salaire décent », estime Florent Ménégaux, le président du groupe.
Pour lui, une rémunération décente, c'est une rétribution à hauteur du « living wage », comme arrêté par le Pacte mondial des Nations unies. C’est une rémunération qui doit assurer « à chaque salarié de subvenir aux besoins essentiels », souligne le groupe. Ces derniers devraient assurer la prise en charge « d'une famille de quatre personnes », que ce soit en alimentation, pour l’éducation des enfants, ou encore d’éventuels frais se rapportant aux soins ou à la santé des personnes composant la famille.
Un revenu minimum annuel brut supérieur de 19% à celui du Smic
Sur le moyen et long terme, ce salaire « décent » doit aussi permettre la constitution d’une économie un « épargne » de précaution, mais également envisager des loisirs, comme des sorties ou de voyages, explique le groupe. « C'est un engagement logique vis-à-vis de tous les salariés du groupe (...) Vous consacrez du temps à vous développer et à développer l'entreprise et en contrepartie, nous, on vous donne les moyens au minimum pour une famille de quatre individus – deux parents et deux enfants – qu'un seul salaire permette de pouvoir envisager le logement, la nourriture, mais aussi le loisir, un peu d'épargne... », a déclaré à l'agence Florent Menegaux, PDG de Michelin.
En termes de chiffres, ce salaire « décent » représente « 39 638 euros par année pour une rémunération brut à Paris, et 25 356 euros à Clermont-Ferrand, où se situe le siège du groupe », mentionne Franceinfo. Soit un revenu minimum annuel brut supérieur de 19% à celui du Smic qui lui s’élève à 21 203 euros bruts en France.
Pour fixer le montant, Michelin a eu recours à l'étude d'une ONG Fairwage que le groupe a spécialement commandée pour situer les besoins d'un ménage. Désormais, l'organisation publie, chaque année, une réactualisation du « salaire décent » par pays que Michelin s'est engagé à verser.