La hausse des prix sera « moins violente », cette année en France, a déclaré le patron de la première enseigne de la grande distribution en France, Michel-Edouard Leclerc. L'augmentation devrait se situer dans une fourchette +2 à +3 %, selon lui.
Michel-Edouard Leclerc, le patron de l'enseigne de grande distribution en France E.Leclerc, table sur une inflation « moins violente » pour 2024, par rapport aux deux dernières années, en France. La hausse des prix ne devrait pas dépasser les 3 %, et elle sera « structurelle » dans les prochaines années, anticipe le président du comité stratégique des établissements E. Leclerc.
« Sauf événement exceptionnel, les prix dans les hypermarchés devraient se situer dans une fourchette de hausse comprise entre 2 et 3 % », en 2024, a affirmé Michel-Edouard Leclerc samedi 9 mars, dans une interview accordée à Ouest-France. Dans ses prévisions, il ne cache pas qu’il mise sur la concurrence du non alimentaire importé, notamment de l’Asie, en quête de croissance à l’international.
Les arguments de Michel-Edouard Leclerc sur la hausse des prix
« On peut compter sur des baisses substantielles sur le non alimentaire importé. L'Asie est à la recherche de croissance à l'extérieur de ses frontières. Elle a besoin de vendre et pour cela est prête à baisser ses tarifs », explique Michel-Edouard Leclerc.
Évoquant le chapitre de l’alimentaire, le patron anticipe aussi une baisse, en dehors du sucre. « Les produits à base de café et de chocolat vont baisser. Ce sera aussi le cas pour les produits à base de céréales. Pour le sucre, il faudra attendre encore un peu », a-t-il également détaillé.
Une inflation structurelle va s'installer
L'inflation « ne disparaîtra pas pour autant, (...) nous entrons dans un cycle d'inflation décennale », nuance toutefois le Patron. « Nous allons devoir (...) financer la transition énergétique. Produire de façon plus vertueuse va coûter plus cher », explique-t-il encore. « Il va falloir amortir des investissements plus lourds, plus décarbonés sur des marchés plus restreints », explique-t-il. En somme, « une inflation structurelle va s'installer ».
Son estimation semble concorder les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui a déjà communiqué des perspectives à 2,9 % sur un an en février. Sauf surprise, l’institut devrait d’ailleurs confirmer ce taux vendredi, ce qui permettra d’acter officiellement la baisse sous la barre des 3 %. Un niveau jamais atteint depuis deux ans. En tout cas, ce seraient des données qui accréditeraient davantage les estimations de Michel-Edouard Leclerc.