Les dégradations météorologiques qu’a connues la France durant ce printemps 2024 ne remettent pas en cause la tendance du réchauffement climatique. Bien au contraire. Le phénomène est même susceptible d'avoir intensifié les perturbations enregistrées ces dernières semaines.
Dans l'hémisphère Nord, où la grisaille est plus courante, le printemps est censé être une transition météorologique vers un temps plus estival, plutôt qu'un prolongement du climat hivernal agité. Habituellement, les journées froides et parfois humides se raréfient au fil de la saison. Elles alternent épisodiquement avec des jours de plus en plus doux, parfois orageux ou très ensoleillés.
Sauf que cette année, des perturbations, marquées et prolongées, continuent d'affecter la saison avec constance, donnant lieu à des hivers prolongés. Un paradoxe au moment où l’on parle de réchauffement climatique. Or ce n’est là qu’une fausse sensation, font remarquer des spécialistes. Globalement, le printemps 2024 a été plutôt chaud dans l’hexagone.
Le printemps 2024 est le plus chaud jamais enregistré
« Tous les premiers mois de l’année ont connu des températures au-dessus des normales », rappelle Yann Amice, météorologue chez Weather & Co, citées par Ouest-France. « Sur le mois de mai, on sera sur un mois de mai classique, mais, maintenant, c’est ça qui nous paraît anormal », ajoute le spécialiste. En fait, la population désormais habituée à des températures des plus élevées ne se rend plus compte des températures pourtant plus élevées que la normale qui ont prévalu durant ce printemps. Il s'agit d'ailleurs du plus chaud jamais enregistré en France. Ce qui augure d'un été encore plus chaud avec des épisodes tout aussi agités.
Selon les données relayées par Infoclimat, site qui fait référence en matière de partage de données climatiques, « la période 1ᵉʳ mars - 20 mai est, avec une température moyenne de 12,41 °C, la 7ᵉ plus chaude depuis les années 1930 ». Et cela a un lien direct avec les pluies marquées qui ont affecté quasiment l’ensemble du territoire ces dernières semaines.
Comment ? « Plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’eau sous forme de vapeur », formant alors une humidité qui tombe par la suite en précipitations, explique Yann Amice. Voilà en somme comment le réchauffement climatique est susceptible d’avoir intensifié la dégradation météorologique de ce printemps. « Il est désormais établi de plus en plus clairement que le changement climatique occasionne une augmentation de l’intensité des précipitations extrêmes », confirme également Météo France.