Selon les scientifiques, le phénomène El Niño devrait atteindre la neutralité d’ici l’automne 2024. Mais un autre phénomène dont l’impact sur les conditions météorologiques est à l’opposé d’El Niño pourrait bien prendre sa place dans les mois à venir, il s’agit de La Niña.
« On a passé le pic d’intensité d’El Niño en fin d’année 2023 et on est désormais en phase d’atténuation rapide, comme c’est classiquement le cas dans ce genre de situation… Tous les modèles voient le retour à des conditions normales d’ici au printemps », explique Pierre Bonnin, climatologue à Météo France, interrogé par Ouest-France. Toujours selon le spécialiste, « certains modèles basculent ensuite en condition La Niña ». Une tendance confirmée par la Noaa, l’agence océanographique américaine, qui estime que les chances d’avoir un retour de La Nina dès l’automne prochain s’élève à 80 %.
Un phénomène qui provoque le refroidissement
Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler ce qu’est ce phénomène complètement différent d’El Nino. En clair, La Niña se manifeste par une chute significative de la température au niveau de la surface des eaux de l’est de l’océan Pacifique. Cela s’explique par le renforcement des vents et des courants à l’ouest de l’océan Pacifique qui déplacent les eaux chaudes de surface vers le continent asiatique. Par conséquent, une remontée d’eau provoque le refroidissement de la surface. « La Niña, c’est une situation normale accentuée », résume Pierre Bonnin.
La Niña impacte différemment les différentes parties du globe. Elle est notamment responsable de l’augmentation du nombre de cyclones dans le Pacifique ouest, de la sécheresse qui touche l’Afrique de l’Est, ainsi que l’est de l’Amérique du Sud et de la hausse considérable du taux d’humidité en Afrique australe. « Elle favorise des conditions plus sèches au Moyen-Orient et dans le sud des États-Unis », précise Pierre Bonnin. En Europe, la Niña est associée à des hivers potentiellement plus froids dans l’est du continent, avec des variations dans les régimes de précipitations et une modulation des courants atmosphériques.
Quelles conséquences sur la France ?
Un retour de ce phénomène impacterait donc la température atmosphérique au niveau mondial. Néanmoins, « la Niña est un phénomène traditionnellement moins marqué qu’El Niño, donc le rafraîchissement qui pourrait survenir sera un peu plus faible », indique Pierre Bonnin. De plus, le météorologue explique que le réchauffement climatique atténue encore plus les effets du phénomène La Niña sur la température atmosphérique. Par conséquent, l’impact du phénomène La Niña sur les conditions météorologiques devrait être sans grandes conséquences, particulièrement en France.
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