Le début du mois de novembre a été marqué par deux tempêtes violentes qui ont successivement déferlé sur la France. La première, Ciaran, a été particulièrement dramatique, puisqu'elle a occasionné la mort de trois personnes et 47 blessés. Le bilan des dégâts matériels est également important, avec quelque 150 000 foyers qui se sont retrouvés dans le noir, des routes bloquées, des chutes d'arbres... La deuxième, appelée Domingos, s'est avérée plus forte que les prévisions. Avec des vents à 150 km/h, elle alourdit le bilan des blessés et des dommages matériels. Dans ce contexte, d'aucuns se demandent si ces deux phénomènes météorologiques sont dus au changement climatique.
Les tempêtes Ciaran et Domingos sont-elles dues au dérèglement climatique ?
La réponse du ministre de la Transition écologique est sans équivoque. Il avait affirmé, sur les ondes de Sud Radio, que la formation de ces deux tempêtes « n'(était) pas liée au dérèglement climatique ». Cependant, nuance-t-il, ce phénomène en « accentue potentiellement l’intensité et les conséquences ». Une explication vers laquelle tend aussi le service Météo France : « Contrairement à l'évolution des vagues de chaleur, il n'existe pas de consensus scientifique clair sur l'effet du changement climatique sur l'évolution de la fréquence ou de l'intensité des tempêtes en France ».
Si aucun lien direct n'est officiellement établi entre l'origine des tempêtes et le changement climatique, les experts expliquent que ce phénomène peut être à l'origine de pluies plus abondantes, et donc d'inondations, crues, éboulements, etc., notamment lors des tempêtes. Car, explique Météo France, « une atmosphère plus chaude, contenant plus d'eau, a pour conséquence des précipitations plus importantes »,
Faut-il se préparer à une intensification des tempêtes cet hiver ?
À la question de savoir si la France doit se préparer à des épisodes de tempêtes nombreux et intenses cet hiver, le ministre de la Transition écologique avait répondu par l'affirmative, jeudi. « La fréquence et l'amplitude des vents forts et des tempêtes (hors tropiques) devraient légèrement augmenter à l’avenir dans le nord, l’ouest et le centre de l’Europe d’ici la fin du siècle, ainsi qu’au large des côtes européennes en raison de l’augmentation de l’intensité des tempêtes extra tropicales selon un réchauffement global de 2°C ou plus dans ces régions », avertit également Météo France.
Inutile de dire que la situation s'annonce difficile pour les pouvoirs publics, comme l'anticipe Maël de Calan, président du Conseil départemental du Finistère : « Un tel cataclysme, jusqu'à présent, intervient à peu près tous les 30 ans; maintenant il interviendra tous les 2, 3 ou 4 ans. Ce qu'on débloque en 4 à 5 jours il faut le faire en 24 à 48h, ça va être de plus en plus dur ».