Le terme « derecho » désigne les épisodes orageux qui se distinguent par une production de rafales descendantes particulièrement durables, fortes et étendues. Ils sont générés par un système convectif de méso-échelle (MCS) extratropical, ce qui exclut de cette catégorie les cyclones et autres typhons.
La France n’est pas habituée à ce phénomène. Toutefois, selon les scientifiques qui se sont penchés sur ces orages particulièrement violents, la France n’est pas épargnée par ce phénomène, qui pourrait devenir plus important dans les prochaines années.
En effet, dans une étude parue dans la revue Weather and Climate Dynamics, la première à s’intéresser à ce phénomène en France, deux experts français ont élaboré une carte d’identité française de ces tempêtes en croisant des données satellitaires avec des observations de terrain.
L’étude révèle que sur la période allant de 2000 et 2022, 38 derechos ont été recensés en France, soit une fréquence de 1,7 phénomène par an. Les derechos surviennent principalement lors de la saison chaude, qui s’étend de mai à septembre.
Première étude sur le phénomène météo des derechos en France
Géographiquement, tout le territoire français est concerné par les derechos. Toutefois, l’étude souligne que ces « méga orages » sont survenus en particulier dans le nord-est et l’est du pays pendant les années étudiées. Les scientifiques relèvent notamment le derecho survenu le 18 août 2022, près des îles Baléares. Une tempête qui s’est rapidement propagée vers le nord-est et qui a causé des dégâts en Corse. Les rafales engendrées par cet épisode ont atteint 225 km/h, faisant 5 morts en Corse.
L’Institut Pierre-Simon-Laplace, spécialisé dans le climat, indique que cette étude « contribue à mieux caractériser le risque associé à ces événements météorologiques extrêmes en France et en Europe ». Elle constitue « une première étape dans la compréhension du rôle du changement climatique dans l’intensification des phénomènes convectifs en Europe », ajoute l’institut.
Il faut dire que les scientifiques ont exploré le lien entre ces mégas orages et l’instabilité atmosphérique qui résulte de deux facteurs : des changements dans la configuration des vents, ce qui est principalement lié à la variabilité naturelle du climat, et l’augmentation de la chaleur et de l’humidité dans les basses couches de l’atmosphère, ce qui n’est autre que la conséquence des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.
Toutefois, en raison de manque de recul statistique pour le moment, les scientifiques ne peuvent évaluer avec précision le niveau de risque en France pour les prochaines années. Toutefois, ils affirment que cette étude ouvre des pistes de recherche sur le lien avec le changement climatique, déjà reconnu comme amplificateur de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles.
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