« Big-bang fiscal » : en quoi consiste cette mesure proposée par les syndicats pour la hausse des salaires ?

L’U2P propose un ambitieux « Big Bang » fiscal pour augmenter les salaires nets des travailleurs, avec des mesures de suppression de la CSG et de nouvelles taxes.

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Salaires : augmentations en baisse en 2025 et recul des inégalités hommes femmes. Crédit : HJBC/Adobe Stoc | Econostrum.info

Pour augmenter les salaires, le syndicat patronal U2P (Union des entreprises de proximité) a proposé une réforme ambitieuse. Cette proposition s’attaque à plusieurs leviers fiscaux, notamment la hausse de la TVA et le suppression de la CSG-CRDS.

Le cœur de la réforme repose sur la suppression progressive de la CSG (contribution sociale généralisée) et de la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) sur tous les revenus d’activité. Cette suppression, étalée sur cinq ans, permettrait une revalorisation de 116 milliards d’euros des revenus nets pour 28 millions de travailleurs. Cette mesure, selon l’U2P, entraînerait une augmentation de 22 % de la rémunération nette en cinq ans et permettrait de réduire la pression fiscale sur les salariés.

L’organisation patronale justifie cette suppression par l’observation que travailler ne permet plus d’améliorer son niveau de vie pour une grande majorité des Français. Le salaire net, en effet, représente 54 % du salaire brut, contre 60 % en 1990 et 69 % en 1970, ce qui entraîne une baisse du pouvoir d’achat des travailleurs, rapporte BFMTV.

Taxer davantage les successions et les rentes pour augmenter les salaires

Pour compenser la perte de recettes fiscales engendrée par la suppression de la CSG et de la CRDS, l’U2P propose plusieurs sources alternatives de financement, notamment en taxant davantage les successions et les revenus financiers. D’une part, l’U2P suggère de relever les taux du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus financiers à 30 %, et d’augmenter la CSG sur les revenus fonciers.

D’autre part, l’organisation propose de taxer les successions supérieures à 500 000 euros par héritier, en introduisant un plancher d’imposition pour mieux répartir la fiscalité et permettre à l’État de financer la réforme. L’U2P propose également de geler les retraites supérieures à 2 300 euros net pendant trois à cinq ans, et de supprimer l’abattement de 10 % dont bénéficient actuellement certains retraités. Cette mesure viserait à rétablir un équilibre fiscal, tout en évitant de pénaliser les travailleurs.

Quatre leviers pour financer la réforme

Outre la taxation des successions et des revenus financiers, l’U2P identifie quatre leviers supplémentaires pour financer cette réforme ambitieuse. Le premier levier consiste à augmenter le taux de la TVA, bien que de manière mesurée, en transférant davantage de produits au taux réduit, et en appliquant une forte hausse de la TVA sur les produits de luxe. Le deuxième levier repose sur la rente financière et immobilière, avec des ajustements fiscaux pour les revenus fonciers et une nouvelle taxation des revenus de rentes.

Michel Picon, président de l’U2P, a exprimé la conviction que cette réforme pouvait être mise en œuvre sans que personne ne souffre. Il propose même la tenue d’un référendum national pour permettre à tous les citoyens de se prononcer sur la question. Cette démocratisation du débat viserait à garantir une légitimité populaire et à mobiliser l’opinion publique autour de la question du pouvoir d’achat et de la fiscalité.

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