Les mutuelles de santé intègrent de plus en plus le remboursement des médecines douces, ce qui représente un coût important. Si cette couverture séduit les assurés, certains dénoncent une hausse généralisée des cotisations, même pour ceux qui ne consultent jamais ces praticiens.
Les mutuelles et complémentaires santé ont pris en charge près d’un milliard d’euros en 2023 pour des actes de médecine douce, selon les statistiques de MySofie. L’ostéopathie représente 70 % de ces remboursements, suivie de la psychologie et d’autres spécialités alternatives. Pascale Soyeux, directrice Santé-Prévoyance chez AG2R-la Mondiale, observe une augmentation constante de la consommation de ces soins en 2024, confirmant une tendance de fond.
Une couverture intégrée dans la plupart des contrats des mutuelles
Aujourd’hui, la grande majorité des contrats collectifs inclut ces garanties, souvent perçues comme un avantage offert par l’employeur. Aymeric Méhu, cofondateur de MySofie, explique : « Cette garantie est présente quasi systématiquement dans les contrats collectifs, mais on trouve encore des offres d’entrée de gamme sans cette couverture dans les contrats individuels ».
Cependant, Thomas Colin, directeur de l’indemnisation chez Malakoff Humanis, précise que seuls 10 % des souscriptions individuelles concernent des contrats sans médecine douce, preuve de l’engouement des assurés pour ces soins, rapporte Le Parisien.
Malgré cette popularité, certains responsables politiques s’interrogent sur l’impact de ce remboursement sur l’augmentation des cotisations des complémentaires santé. Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, déplore une prise en charge systématique qui impose ces coûts à tous les assurés.
« Je comprends que des Français soient consommateurs de médecines douces. Mais ce qui me dérange, c’est que le choix de certains fait qu’on a des contrats qui englobent le remboursement des médecines douces pour tout le monde, y compris ceux qui ne les utilisent pas », indique-t-il. Il propose de modifier le modèle en rendant ces prestations optionnelles.
La mutualisation des coûts en question
Les acteurs du secteur défendent au contraire le principe de solidarité qui régit les complémentaires santé. Thomas Colin (Malakoff Humanis) rappelle : « Le principe d’une complémentaire santé, c’est tout de même de mutualiser les dépenses. Certains de nos assurés n’ont pas de lunettes mais participent bien au financement de ceux qui en portent ».
Cédric Pironneau, directeur général de SPVie Assurances, estime pour sa part que d’autres postes de dépenses, comme le dentaire, l’optique et les arrêts de travail, mériteraient davantage d’être contrôlés pour limiter la hausse des cotisations.
Si les médecines douces représentent un poids financier non négligeable, leur suppression des contrats standards ne suffirait pas à freiner la hausse généralisée des complémentaires santé. Selon la Mutualité française, les cotisations devraient augmenter de 6 % en 2025, en raison d’autres facteurs comme l’inflation des soins conventionnels et les coûts administratifs.
Alors que la prise en charge des médecines douces continue de croître, le débat se poursuit sur la manière de l’intégrer dans les contrats d’assurance. Entre défense du choix individuel et solidarité entre assurés, les complémentaires santé devront arbitrer entre attractivité et maîtrise des coûts.
Plus de 5 milliards d’euros en injections douteuses pour cause de plandémie… Cette somme a été financée même par ceux qui ont gardé la tête sur les épaules. Et ça, c’est bien ?? 🤣