En octobre dernier, une expertise réalisée pour le compte de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) par le laboratoire d’hydrologie de Nancy accable le numéro un mondial de l’eau minérale, Nestlé Waters. L’eau vendue en bouteille est considérée d’un « niveau de confiance insuffisant ».
Hépar, Perrier, Vittel, Contrex... La qualité sanitaire de ces bouteilles d'eau du groupe Nestlé n’est « pas garantie ». C’est ce que révélait, en octobre dernier, une expertise, dont les conclusions ont dévoilées par Le Monde et Franceinfo. L’histoire remonte à l’été 2021, lorsqu’un ancien salarié du groupe Alma, renommé pour ses marques Cristaline, Chateldon, St-Yorre, etc., lançait une alerte qui a motivé la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à lancer une enquête « sur les pratiques des producteurs français d’eaux en bouteille ».
Un premier rapport de l’inspection générale des affaires sociales, « remis en juillet 2022 » au gouvernement, notait « qu’au moins 30 % des marques d’eau en bouteille avaient recours à des traitements interdits par la réglementation, dont la totalité des marques exploitées par Nestlé ». Suite à quoi « une expertise confidentielle » a été réclamée « par les agences régionales de santé (ARS) du Grand-Est et d’Occitanie, régions où opère la multinationale agroalimentaire », rapportaient le Monde et Franceinfo.
La qualité sanitaire des eaux « pas garantie »
L’expertise, menée par le laboratoire d’hydrologie de Nancy (LHN) et remise au ministère de la Santé en octobre 2023, met au banc des accusés le groupe Nestlé. Les conclusions remettent en cause ouvertement la « qualité sanitaire » des eaux de l’enseigne mondiale, affirmant qu'elle « pas garantie et qu’une surveillance élargie est nécessaire ».
L’Anses mentionne, également, dans son rapport « un niveau de confiance insuffisant concernant l’évaluation de la qualité des ressources, notamment en ce qui concerne la variabilité des contaminations et leur vulnérabilité microbiologique et chimique ». Ce qui n’est pas pour « garantir la qualité sanitaire des produits finis », tranche le rapport.
Le document évoque des contaminations microbiologiques régulières « généralisée » (bactéries coliformes, Escherichia coli, entérocoques) sur de nombreux puits exploités dans les deux régions « pouvant atteindre à plusieurs reprises une concentration élevée ». Plus choquant encore, le rapport fait état de « multiples constats de contaminations d’origine fécale ». En somme, il est fait cas de nombreuses non-conformités détectées qui « ne devraient pas conduire à la production d’eaux embouteillées », conclut le rapport.
