Malgré les politiques publiques volontaristes pour lutter contre l’exploitation des enfants, ce phénomène demeure préoccupant en Afrique du Nord. Au Maroc, en Algérie et en Tunisie notamment, les enfants travaillent encore à un âge précoce. Les statistiques sont alarmantes et révèlent qu’il reste un long chemin à parcourir pour mettre fin à ce fléau dans ces pays.
Le travail des enfants au Maroc a été mis en avant à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants. C’est en cette occasion que le Haut commissariat au plan (HCP) a publié une note qui fait le point sur la situation du travail des enfants dans le royaume. Ce rapport révèle qu’en 2022, 127 000 enfants, parmi les 7 690.000 Marocains âgés de 7 à 17 ans, exerçaient une activité économique.
Maroc : 77 000 enfants effectuent des travaux dangereux
Dans le détail, ils sont 104 000 à travailler dans les milieux ruraux et 23 000 dans les milieux urbains. Le Haut commissariat au plan révèle également que le travail des enfants est lié à la déscolarisation. Il note que 81,5% sont de sexe masculin, et 91% ont entre 15 et 17 ans.
Concernant les domaines d’activités qui font appel à la main-d’œuvre infantile, le HCP désigne l’agriculture au premier rang. Cette institution alerte cependant sur le travail dangereux effectué par cette catégorie de la population. Le HCP indique que 6 enfants sur 10 accomplissent des travaux dangereux. Ces chiffres concernent 60,5% des enfants au travail. Ils sont donc 77 000 mineurs au Maroc à travailler en mettant en péril leur santé, voire leur vie.
Qu’en est-il de l’Algérie et de la Tunisie ?
Si au Maroc le travail des enfants est mis en avant par le HCP, en Algérie et en Tunisie, les statistiques sont moins précises. Cela n’exclut cependant pas le travail infantile dans les deux pays. En Algérie, à peine l’année scolaire terminée et les examens officiels achevés, des enfants investissent plusieurs espaces pour travailler.
Officiellement, selon les chiffres du ministère, l’inspection générale du travail a procédé à des opérations de contrôle et à des enquêtes périodiques durant le premier semestre de l’année 2023. Des opérations qui ont touché 50 560 employés au niveau de 7 708 organismes et permis de recenser, selon le département ministériel, un seul enfant de moins de 16 ans, soit 0,001%.
Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la réalité, étant donné que le secteur de l’informel, qui prend une grande part du marché du travail en Algérie, n’est pas inclus dans ces chiffres. En effet, les enfants sont nombreux à être embauchés dans les secteurs de l’agriculture, du bâtiment et également dans les commerces. Ils investissent également les rues pour vendre qui des galettes traditionnelles, qui des cigarettes et différents tabacs.
La Tunisie n’est pas non plus épargnée par ce fléau. Cependant, les statistiques officielles sont inexistantes. La ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Amal Belhaj Moussa, a décidé, à la fin du mois de janvier dernier, de consacrer le rapport national sur la situation de l’enfance en Tunisie au titre de 2022 aux enfants en milieu rural.
Ce rapport devrait reposer sur une méthodologie scientifique claire et des données actualisées et précises sur la réalité actuelle de l’enfance tunisienne. Cependant, ce rapport n’a pas été publié à ce jour. Toutefois, selon les observateurs, la dégradation de la situation économique du pays pousse de plus en plus les enfants à travailler pour venir en aide à leur famille. Comme au Maroc et en Algérie, les enfants tunisiens travaillent dans différents secteurs.
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