Ralentissement du marché du travail en France : recul marqué de l’emploi salarié privé en 2024 et perspectives incertaines pour 2025

L’emploi salarié privé a reculé de 0,2 % au quatrième trimestre 2024, soit 50 100 postes supprimés, selon l’Insee. Plusieurs secteurs sont touchés, notamment l’intérim, la construction et le tertiaire marchand. Les économistes anticipent une hausse du chômage en 2025*, compliquant l’objectif du plein emploi d’ici 2027.

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Une image illustrant des travailleurs pour évoquer le secteur de l'emploi
Ralentissement du marché du travail en France : recul marqué de l'emploi salarié privé en 2024 et perspectives incertaines pour 2025 | Econostrum.info

Le marché du travail en France montre des signes de ralentissement, avec un repli notable de l’emploi salarié privé. Selon les données provisoires publiées par l’Insee le 7 février 2025, l’emploi salarié privé a reculé de 0,2 % au quatrième trimestre 2024, soit 50 100 postes supprimés par rapport au trimestre précédent.

Sur l’ensemble de l’année 2024, la situation est préoccupante : aucune création nette d’emplois n’a été enregistrée dans le secteur privé. L’emploi privé se situe ainsi au même niveau qu’en 2023, avec seulement 1 000 postes de moins, mais reste supérieur de 5,6 % à son niveau d’avant la crise sanitaire de 2019.

Cette évolution marque une rupture avec la dynamique positive des années précédentes. Entre 2021 et 2023, la France avait connu une forte croissance de l’emploi, avec plus d’un million de postes créés. Désormais, le marché semble atteindre un pallier, avec une dégradation progressive qui pourrait se prolonger en 2025.

Le repli du marché de l'emploi touche plusieurs secteurs

Contrairement à certaines périodes de ralentissement économique qui affectent uniquement des secteurs spécifiques, la baisse de l’emploi salarié privé concerne plusieurs domaines d’activité, ce qui illustre une fragilité économique généralisée.

– L’intérim, souvent considéré comme un indicateur avancé du marché de l’emploi, a enregistré une forte baisse de 1,9 % (-14 000 postes), marquant une accélération de la tendance négative observée lors du trimestre précédent.
– Le secteur de la construction connaît son huitième trimestre consécutif de baisse, avec un repli de 0,5 % (-7 800 emplois), confirmant les difficultés du marché immobilier.
– L’industrie, qui s’était montrée relativement stable ces dernières années, commence à fléchir légèrement (-0,1 %, soit -3 200 emplois), signe d’une demande en berne.
– Le tertiaire marchand, moteur traditionnel de l’emploi en France, a lui aussi reculé de 0,2 % (-22 600 postes), une première depuis 2013 (hors période de crise sanitaire).

Cette tendance reflète une fragilité économique croissante, dans un contexte où la croissance du PIB a enregistré un léger recul de 0,1 % au quatrième trimestre 2024.

Des perspectives incertaines pour 2025

Les économistes estiment que le marché de l’emploi pourrait se détériorer davantage en 2025. L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) et la Banque de France anticipent une hausse du chômage, qui pourrait atteindre 8 % d’ici fin 2025, contre 7,4 % actuellement.

Les raisons de cette tendance sont multiples :
– Une conjoncture économique morose, avec une faible croissance.
– Une baisse des investissements des entreprises, qui limite les recrutements.
– Un assouplissement des politiques de l’emploi, qui ont été moins soutenues qu’en période de crise.

Ce ralentissement pose un défi pour l’exécutif, qui ambitionne toujours d’atteindre le plein emploi d’ici 2027. Toutefois, avec une conjoncture économique incertaine et des politiques de l’emploi moins soutenantes, certains experts estiment que cet objectif risque de s’éloigner davantage.

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