MaPrimeRénov’, l’aide phare du gouvernement pour financer les travaux de rénovation énergétique, pourrait être suspendue dès le 1er janvier 2026 si le projet de loi de finances (PLF) n’est pas adopté d’ici la fin de l’année. Une nouvelle inquiétante pour les ménages qui attendent des subventions pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements.
Le ministre du Logement, Vincent Jeanbrun, a prévenu que MaPrimeRénov’ pourrait connaître une nouvelle suspension si le budget nécessaire n’est pas validé par le Parlement. Cette alerte survient après la suspension temporaire du dispositif en 2025, qui a provoqué des retards dans le traitement de dizaines de milliers de dossiers. En l’absence de crédits suffisants, le ministre a été clair : « Pas de budget, pas de guichet« , rapporte Franceinfo.
Cette déclaration souligne la dépendance de MaPrimeRénov’ à l’approbation du projet de loi de finances, actuellement en examen au Sénat, et dont l’adoption définitive avant le 31 décembre reste incertaine. En 2025, la suspension du dispositif a déjà causé un blocage de nombreux dossiers de demande de subvention, impactant ainsi des milliers de foyers désireux de réaliser des travaux de rénovation.
Vincent Jeanbrun a précisé que près de 80 000 dossiers sont en attente, dont 45 000 pour des maisons individuelles et 38 000 pour des copropriétés. Si la suspension se poursuit faute de budget, les délais seront une fois de plus allongés, affectant ceux qui comptent sur l’aide pour entamer des travaux urgents.
Un soutien toujours plus nécessaire pour la transition énergétique
MaPrimeRénov’ a été lancée en 2020 dans le cadre du plan de transition énergétique du gouvernement, visant à encourager la rénovation des logements pour réduire les consommations d’énergie et l’empreinte carbone. En apportant des subventions pour des travaux de rénovation, cette aide s’est rapidement imposée comme un outil crucial dans la lutte contre la précarité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le ministre du Logement a exprimé son souhait de redonner à MaPrimeRénov’ son ambition initiale en étendant l’aide à tous les ménages, et pas seulement à ceux considérés comme modestes ou très modestes. L’objectif serait de financer des rénovations globales (telles que l’isolation des murs et le remplacement des chaudières vieillissantes) et non pas seulement des « monogestes« , c’est-à-dire des travaux isolés comme le changement de fenêtres ou d’appareils de chauffage.
Vincent Jeanbrun a précisé que, si le PLF était adopté, il souhaitait sortir de la logique « Stop and go » qui perturbe l’écosystème de la rénovation énergétique, en permettant aux ménages de planifier leurs travaux avec plus de certitude.
La suppression de MaPrimeRénov’ aurait des conséquences importantes
Même avec une adoption du PLF, l’extension de MaPrimeRénov’ aux ménages les plus modestes et très modestes demeure une priorité. Ces familles continueront à bénéficier d’aides plus importantes, afin de compenser la hausse des coûts énergétiques et améliorer le confort de leur logement. Le ministre a insisté sur la nécessité de soutenir les rénovations les plus complexes et ambitieuses, en alignant les aides sur les besoins réels des foyers tout en garantissant la soutenabilité budgétaire du dispositif.
La suspension de MaPrimeRénov’ aurait des conséquences dramatiques, non seulement pour les foyers qui comptent sur ces aides pour financer leurs travaux, mais aussi pour les entreprises du secteur de la rénovation énergétique. Ces dernières pourraient voir une baisse de la demande, ce qui ralentirait encore les efforts de transition énergétique du pays. Une absence de financement pérennise la logique d’un système incertain et intermittent, ce qui complique la planification des travaux pour les ménages et les professionnels du secteur.
La situation reste donc incertaine pour 2026. Les familles qui souhaitent bénéficier de MaPrimeRénov’ pour leurs rénovations devront attendre le vote final du PLF, prévu pour le 31 décembre. Si le budget n’est pas adopté à temps, l’avenir de ce dispositif, pourtant essentiel à la transition énergétique, pourrait se retrouver suspendu. Dans tous les cas, le gouvernement devra agir rapidement pour éviter une nouvelle interruption des aides à la rénovation énergétique, dans un contexte où les besoins d’efficacité énergétique sont de plus en plus urgents.








