Pour 2024, le gouvernement avait annoncé des changements majeurs dans le dispositif MaPrimeRénov. L'exécutif voulait des « rénovations d’ampleur », mais face à la pression des professionnels du bâtiment, cette réforme a finalement été reportée en 2025
Vendredi 22 mars, un décret et un arrêté actant officiellement la simplification de MaPrimeRénov' ont été publiés sur le Journal officiel. Ainsi, le gouvernement a décidé d'abandonner les rénovations d'ampleur et de se concentrer davantage sur les « mono-gestes », tels que le remplacement de chaudière ou de fenêtres ou l'isolation du seul toit.
« Mieux vaut une rénovation globale à un mono-geste mais mieux vaut un mono-geste plutôt que pas de rénovation du tout », a notamment expliqué le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
En 2024, le gouvernement souhaitait encourager les ménages à remplacer les chaudières au fioul ou au gaz par des pompes à chaleur air/eau ou géothermiques ou encore par un raccordement à un réseau de chaleur urbain. Pour cela, les logements mal isolés allaient perdre leur éligibilité à cette aide.
En faisant machine arrière, l'État revient sur sa décision et accorde MaPrimeRénov aux ménages qui effectuent des travaux « d'isolation » ou de « ventilation double flux » sans avoir à changer de mode de chauffage. De plus, les passoires thermiques classées F et G n'auront plus à s'engager dans des travaux d'ampleur pour prétendre à cette aide.
Par ailleurs, alors que le gouvernement avait décidé qu’un diagnostic de performance énergétique (DPE) spécifique allait devenir obligatoire, les particuliers n'auront plus à effectuer cette démarche pour bénéficier de MaPrimeRénov'.
Cette décision du gouvernement de faire machine arrière sonne comme une excellente nouvelle pour les professionnels du bâtiment, « Ça va permettre de décoincer les entreprises, de valider les devis, de se remettre au boulot », a notamment déclaré Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment.
La marche arrière du gouvernement sur MaPrimeRénov’ n'est pas suffisante
« Je souligne le courage qu'ils ont eu de retravailler et de revoir leur copie, ça n'est pas très fréquent », a déclaré Jean-Christophe Repon, membre de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment. Pourtant, d'autres spécialistes voient d'un très mauvais œil cette rétractation du gouvernement, « Ça va à l'inverse de ce qu'il faudrait faire », a déploré Carine Sebi, professeure d'école de Management à Grenoble et spécialiste de la rénovation énergétique.
« On sait très bien que ce genre d'investissements non rentables doivent être massivement soutenus par des aides...Il faut absolument engager des rénovations profondes et arrêter les monogestes », a-t-elle ajouté.