Le gouvernement a suspendu temporairement le dispositif MaPrimeRénov’, invoquant une recrudescence de fraudes. Les bénéficiaires de bonne foi verront néanmoins leur dossier traité, selon Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics.
Lancé pour favoriser la rénovation énergétique des logements, MaPrimeRénov’ est devenu en quelques années un outil central de la politique climatique de l’État. Cette aide publique, versée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), a suscité un très grand nombre de demandes, au point de créer des tensions sur sa gestion.
Face à ce volume, des irrégularités nombreuses ont émergé : dossiers falsifiés, entreprises fictives, démarchage agressif. Sur RTL, ce 10 juin, Amélie de Montchalin a justifié la suspension temporaire du dispositif par la nécessité de bloquer ces pratiques. Elle a indiqué que l’objectif était de préserver l’intégrité des fonds publics, tout en poursuivant les aides aux particuliers respectant les critères.
Des instructions claires pour les demandeurs de MaPrimeRénov’
La ministre a précisé que les dossiers déjà déposés avant fin juin seraient examinés. Si le dossier est considéré comme honnête, l’aide sera versée dès juillet ou août. Ceux déposés après cette date devront attendre la réouverture du guichet le 15 septembre. Cette période sera utilisée pour passer au crible les demandes en attente et exclure celles liées à des fraudes.
Pour les artisans et particuliers, le message se veut rassurant : le traitement des dossiers ne s’arrête pas, mais s’adapte à une nouvelle logique de contrôle renforcé. La transparence et la traçabilité sont désormais prioritaires.
Une mesure ciblée contre la criminalité organisée
Amélie de Montchalin n’a pas hésité à parler de criminalité organisée. Certaines fraudes détectées vont bien au-delà de l’erreur individuelle et relèvent de réseaux structurés. En réponse, l’État entend durcir les sanctions, en lien avec les autorités judiciaires. Cette approche marque un changement de ton, montrant que les dispositifs écologiques doivent aussi être protégés contre les abus systémiques.
Ce recentrage de MaPrimeRénov’ survient dans un contexte budgétaire tendu. La pression sur les finances publiques pousse l’exécutif à mieux cibler ses dépenses, sans pour autant renoncer à ses objectifs climatiques. La ministre affirme que cette suspension n’est pas une remise en cause du programme, mais une étape de régulation.
L’enjeu est double : préserver la confiance dans le dispositif et s’assurer que les aides atteignent réellement les ménages pour lesquels elles ont été conçues. À partir du 15 septembre, le gouvernement espère relancer MaPrimeRénov’ sur des bases assainies, en misant sur un meilleur filtrage des bénéficiaires.








