Aujourd'hui en France, plusieurs associations caritatives comme les Restos du cœur et la Croix-Rouge peinent à venir en aide aux victimes de précarité alimentaire. En effet, le volume des dons a significativement diminué au cours de la dernière décennie, alors que l'inflation a atteint des records. Une situation d'autant plus alarmante que le nombre de bénéficiaires de ces aides a considérablement augmenté durant cette même période.
Une hausse significative des bénéficiaires des aides alimentaires
Le président des Restos du cœur a été le premier à lancer un cri de détresse. Selon lui, la seule solution pour maintenir l'association à flot serait de réduire le nombre de bénéficiaires cet hiver. Faute de quoi, l'organisme créé par Coluche en 1985 fermerait ses portes.
Ce cri d'alarme a été suivi de plusieurs autres appels à l'aide, notamment celui de France générosités. Consciente des défis auxquels les associations sont confrontées pour fournir des aides alimentaires aux foyers en difficulté, Laurence Lepetit, déléguée générale du syndicat France générosités, a tenté d'éclaircir la situation sur Franceinfo. Interrogée sur l'inflation qui affecte les Restos du cœur, elle explique que cette institution n'est pas la seule concernée. « Vous avez le Secours populaire, les Banques alimentaires, le Secours catholique, la Croix-Rouge. L'ensemble de ces structures ont constaté entre 7 et 9 % d'augmentation supplémentaire de leurs bénéficiaires pour le seul premier trimestre 2023 », a-t-elle indiqué.
Dans la suite de l'interview, la déléguée générale fait savoir que le syndicat France générosités propose diverses solutions pour faire face à cette crise. « On fait des propositions aussi innovantes pour que les entreprises puissent s'engager aux côtés de leurs salariés. On défend une proposition de don de congés payés et de RTT au profit des associations caritatives ».
« Nous avons perdu 11,2 % de donateurs en dix ans »
Laurence Lepetit déplore la baisse du nombre de donateurs, qui a eu un impact significatif sur la distribution des aides alimentaires. D'autant plus que les banques alimentaires, considérées comme un acteur principal de ce soutien, rencontrent également des difficultés financières et une pénurie de denrées. « Nous avons perdu 11,2 % de donateurs en dix ans. Et en 2004, les petits dons de 0 à 150 euros représentaient 73 % de la générosité des Français et aujourd'hui, on est plus qu'à 41 % », explique la déléguée générale de France générosités.
Par ailleurs, la directrice de la Fédération française des Banques alimentaires, Laurance Champier, souligne, dans une interview avec RFI, le nombre de bénéficiaires est passé de 780 000 en 2008 à 2,4 millions aujourd'hui, ce qui aggrave les difficultés que rencontrent ces organismes. Elle confirme également que l'inflation a un impact majeur sur les défis auxquels ces structures font face.
En effet, de nombreux foyers au seuil de la pauvreté se sont retrouvés en situation de précarité alimentaire à cause de la hausse des prix à la consommation, de la crise sanitaire du Covid 19 et de la guerre en Ukraine. En conséquence, les banques alimentaires ont dû opter pour des produits moins coûteux pour aider un maximum de ménages dans le besoin. Laurence Lepetit et Laurence Champier encouragent les Français à augmenter les dons pour pallier cette situation.