Malus écologique 2025 : Peugeot 208, Dacia Sandero… ces voitures populaires lourdement impactées

À partir du 1er mars 2025, le malus écologique sera durci, touchant une large gamme de véhicules, y compris des modèles grand public très prisés. Cette réforme prévoit une réduction des seuils d’émissions de CO2 déclenchant la taxe, une augmentation des plafonds de pénalités, et même l’introduction d’une taxe sur le poids pour certains véhicules électriques. Alors que le gouvernement défend une accélération de la transition écologique, les professionnels du secteur automobile expriment leurs inquiétudes face à l’impact de ces mesures sur les consommateurs et l’industrie.

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Des voitures alignées sur un parking, symbolisant les modèles concernés par le malus écologique, avec l’impact de la taxation sur les émissions de CO2.
Malus écologique 2025 : Peugeot 208, Dacia Sandero… ces voitures populaires lourdement impactées | Econostrum.info

Le durcissement du malus écologique, inscrit dans le projet de loi de finances 2025, pourrait transformer durablement le paysage automobile en France. En abaissant les seuils d’émission de CO2 et en alourdissant les pénalités, le gouvernement cherche à encourager l’acquisition de véhicules moins polluants. Mais cette évolution n’est pas sans conséquence pour les automobilistes et les professionnels du secteur.

Dès le 1er mars 2025, le seuil d’émissions de CO2 déclenchant le malus écologique sera abaissé de 118 g/km à 113 g/km. Cette évolution se poursuivra chaque année avec une diminution de 5 g/km, pour atteindre 108 g/km en 2026 et 103 g/km en 2027.

En parallèle, le plafond des pénalités sera lui aussi relevé. Actuellement fixé à 60 000 euros, il passera à 70 000 euros en 2025, pour atteindre 90 000 euros d’ici 2027. Cette trajectoire reflète une volonté gouvernementale de réduire drastiquement les émissions de CO2 tout en augmentant la fiscalité sur les véhicules les plus polluants.

Un autre élément marquant de cette réforme est l’extension du malus au poids aux véhicules électriques. Ces derniers, jusqu’ici épargnés par cette taxe, seront désormais concernés, une mesure qui vise à encourager la conception de modèles plus légers et moins énergivores.

Des modèles très populaires fortement impactés

Selon une étude réalisée par le syndicat professionnel Mobilians, cette réforme touchera environ 66 % des voitures neuves dès 2025, un chiffre qui pourrait grimper à 77 % en 2027, rapporte BFMTV.

Parmi les modèles les plus impactés figurent des véhicules très prisés des Français, comme la Peugeot 2008, le Renault Captur ou encore la Dacia Sandero. Ces modèles, souvent choisis pour leur rapport qualité-prix, verront leur coût d’acquisition augmenter en raison du malus.

Pour illustrer cette hausse, le Renault Captur, qui supportait un malus de 167 euros en 2024, passera à 330 euros en 2025, avant de grimper à 851 euros en 2027. De son côté, la Peugeot 208 verra 44 % de ses ventes affectées par le malus dès 2025, tandis que 88 % des Dacia Sandero vendues en France seront concernées.

Même les véhicules hybrides rechargeables, censés représenter une alternative écologique, pourraient être touchés si leur poids dépasse les seuils fixés par le nouveau malus. Cette taxation renforcée pourrait ainsi bouleverser les choix des consommateurs.

Des inquiétudes pour les consommateurs et le secteur automobile

Ce durcissement du malus écologique suscite de vives inquiétudes chez les professionnels du secteur automobile. Pour les constructeurs, ces mesures risquent de compliquer la commercialisation de modèles populaires, pourtant essentiels pour répondre à la demande des classes moyennes.

Du côté des consommateurs, cette réforme pourrait freiner les projets d’achat de véhicules neufs, en particulier pour les familles à budget limité. Certains acheteurs pourraient se tourner vers le marché de l’occasion, ou reporter leur achat en attendant une éventuelle baisse des coûts.

Le malus au poids, appliqué aux véhicules électriques, pourrait également ralentir leur adoption, alors même qu’ils représentent une solution clé dans la transition écologique.

Les questions soulevées par la réforme du malus écologique

Si cette réforme vise à accélérer la réduction des émissions de CO2, elle soulève néanmoins des questions sur l’équilibre entre progrès environnementaux et accessibilité financière. L’augmentation des coûts pour les véhicules les plus vendus pourrait entraîner des effets négatifs sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la compétitivité des constructeurs.

Pour que cette transition réussisse, il sera crucial de mettre en place des mesures d’accompagnement, comme des subventions ou des incitations fiscales, pour aider les consommateurs à s’adapter. Par ailleurs, les constructeurs devront accélérer l’innovation pour proposer des modèles moins polluants et plus abordables.

Le durcissement du malus écologique à partir de 2025 marque un tournant dans la politique environnementale française. Si l’objectif de réduire les émissions de CO2 est louable, cette réforme pourrait avoir des répercussions importantes sur le marché automobile, le pouvoir d’achat des ménages et l’ensemble de l’industrie. Les années à venir seront décisives pour évaluer l’impact de ces mesures et leur capacité à concilier transition écologique et justice sociale.

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