Pour lutter contre la précarité alimentaire, les PDG de trois groupes alimentaires en France proposent la hausse des taxes sur les produits sucrés.
Malbouffe : la hausse des taxes sur les produits sucrés proposée
Selon un rapport de l'Institut Montaigne, publié le 16 octobre et consulté par France Inter, « les ménages les plus modestes consomment en moyenne deux fois moins de fruits et légumes que le reste de la population ». Ces citoyens se rabattent sur les produits transformés riches en sucre et additifs alimentaires. D'après cette enquête, de plus en plus de Français souffrent de problèmes de santé à cause de la malbouffe.
« En trente ans, le taux d’obésité a doublé chez les adultes et a été multiplié par quatre chez les 18-24 ans », mentionne le rapport. Pour élaborer cette étude, l'institut Montaigne a collaboré avec les PDG de trois grands groupes alimentaires français, à savoir Dominique Schelcher du groupe Coopérative U, Cécile Béliot de BEL et Bruno Vaquette Sodexo.
À travers ce rapport, ces dirigeants souhaitent mettre en place certaines mesures pour réduire la consommation des produits sucrés et encourager celle des produits plus sains, notamment les fruits et légumes. Parmi elles, réduire la publicité sur ces produits et les retirer des caisses des supermarchés, afin de réduire l'engouement des consommateurs. Toutefois, la mesure phare abordée est celle de la hausse de la TVA sur ces aliments transformés, en la faisant passer de 5,5% ou 10% actuellement à 20%.
La mise en place d'une aide alimentaire de 30 euros
La hausse de la TVA sur les produits sucrés permettrait à l'État de réaliser une économie de 1,2 milliard d'euros par an. Cette hausse est vue d'un bon œil par les présidents des groupes alimentaires qui ont participé à l'étude, notamment par Dominique Schelcher, le PDG de Coopérative U. « Il ne suffit plus de former ou informer seulement le consommateur, il faut agir de manière globale et par des politiques publiques. Allons jusqu'à une fiscalité particulière sur un certain nombre de produits sucrés », a-t-il estimé auprès de France Inter.
En plus de renflouer les caisses du gouvernement, la hausse de cette taxe sur les produits alimentaires sucrés permettrait de financer un dispositif d'aide à l'achat de produits sains. Dans le détail, le rapport appelle à la mise en place d'un « chèque de 30 euros par mois pour les 4 millions de Français les plus modestes, offrant la possibilité d'acheter quatre portions de fruits et légumes par jour ». Le rapport recommande également une mise en place temporaire de ce dispositif, jusqu'en 2027, avant de décider de sa prolongation si ses résultats s'avèrent concluants.