Les femmes sont toujours victimes de sexisme. En France, recevoir des mails professionnels inappropriés est devenu monnaie courante pour la gent féminine. D’après l’étude réalisée par l’organisme spécialisé dans les statistiques Flashs pour le compte de la société d’hébergement web Hostinger, sur 2 000 personnes sondées, 46% estiment avoir été victimes de sexisme à travers des courriers.
Dans le détail, 46 % des femmes interrogées ont répondu oui à la question « En raison de votre genre, avez-vous déjà perçu une remise en cause de vos compétences ? ». Un résultat alarmant, qui intrigue les auteurs de l’étude. « On s’attendait à ces réponses-là, mais pas à ce que cela représente près d’une femme sur deux », remarque la chargée d’études chez Flashs, Léa Paolacci, auprès de France info.
Selon Agathe Peigney, cofondatrice de l’association Balance ton stage, les mails figurent rarement parmi les témoignages de harcèlement qu’elle reçoit quotidiennement. « Les mails n’ont été évoqués que deux ou trois fois. Mais ils peuvent être couplés avec d’autres choses : il y a aussi le post-it collé sur le bureau, ou des propositions via le numéro personnel d’aller prendre un verre, ou d’appeler en dehors des heures de travail », a-t-elle déclaré à France info. Selon elle, cette démarche offre une forme de facilité au harceleur. « L’expéditeur est caché derrière ses mails et sa messagerie professionnels. Il y a un côté instantané qui rend floues les barrières entre la vie professionnelle et la vie privée ».
Les jeunes filles seraient plus exposées au sexisme
Dans la suite de l’étude, Flashs révèle que trois femmes sur dix ont déjà reçu des mails inappropriés. Un taux qui atteint 50 % chez les jeunes filles âgées de 18 à 24 ans. D’après Léa Paolacci, « il s’agit en majorité de demandes d’informations personnelles ou intimes ou de propositions de rendez-vous en dehors du cadre du travail ». Or, selon les sondées, 19 % de ces courriers électroniques contiennent « un contenu sexuellement explicite ».
Une situation qui ne surprend pas Agathe Peigney, qui estime que les jeunes filles sont des « cibles faciles ». Et pour cause, « elles sont souvent là pour une courte durée, ont un rapport hiérarchique et peuvent avoir peur de ne pas valider leur stage ou leur diplôme », a-t-elle expliqué à France info.
Enfin, la cofondatrice de Balance ton stage rappelle l’importance de dénoncer de tels courriers électroniques, qui peuvent vite tourner au harcèlement. Elle recommande, dans un premier temps, de rappeler à l’ordre l’expéditeur, afin de l’inciter à cesser ces agissements. S’il refuse, elle préconise d’avertir les collègues et le RH.
Les victimes peuvent aller plus loin dans leurs démarches, en sollicitant l’inspection du travail et les défenseurs des droits. Elle rappelle qu’un tel comportement n’est pas cautionné par le Code du travail et que son auteur risque de lourdes sanctions.
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