Les Français font de moins en moins d'enfants. Le taux de natalité a baissé de près de 10 % entre 2011 et 2022. Le recul du nombre des naissances impacte considérablement l'économie du pays et inquiète les autorités. Certains experts ont même tiré la sonnette d'alarme.
Maxime Sbaihi, auteur d’un essai sur le grand vieillissement (L’Observatoire), a indiqué que « les comptes publics sont très dépendants de la natalité ». De plus, une population de plus en plus vieille est synonyme d'une hausse du nombre de retraités. « Les dépenses publiques liées aux retraites et à la santé augmentent », constate l'économiste.
Pour encourager les Français à enfanter davantage, le président français a fait part d'une série de mesures, ce mercredi 8 mai. Il a notamment annoncé la création d’un « grand plan » contre l’infertilité. Emmanuel Macron a détaillé les mesures qu'il compte mettre en œuvre dans un entretien au magazine Elle le même jour.
D'emblée, il a précise que « toute femme doit disposer librement de son corps, mais, enchaîne-t-il, un chiffre m’interpelle : le taux de fécondité est de 1,8 et le taux de désir d’enfant s’établit à 2,3 ». Dans cet entretien avec un magazine qui s'adresse surtout aux femmes, le président français a indiqué que son plan de lutte contre l’infertilité allait s’articuler autour de la « prévention », du « parcours » et de la « recherche ».
Les femmes au centre des mesures pour relancer la natalité
Comme première mesure, Emmanuel Macron révèle qu’un « check-up fertilité », autour de l’âge de 20 ans, serait proposé à tous et remboursé par l’assurance maladie, afin d’« établir un bilan complet, spectrogramme, (ou) réserve ovarienne ». « Nous allons organiser des campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes pour les femmes qui veulent avoir des enfants plus tard », a-t-il ajouté.
Macron veut également agir sur les délais d’attente pour accéder à une PMA. Des délais qui se situent actuellement entre 16 et 24 mois. Pour les réduire, Emmanuel Macron a annoncé son intention d’« ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire » qui était « jusqu’ici réservée aux établissements hospitaliers ».
Concernant la gestation pour autrui (GPA), revendiquée par de nombreuses militantes féministes, Emmanul Macron a réitéré son opposition. « Je le redis, je n’y suis pas favorable. Elle n’est pas compatible avec la dignité des femmes, c’est une forme de marchandisation de leur corps », affirme-t-il « Ceci dit, nuance-t-il, je pense évidemment que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés. Ce sont des familles aimantes ».
Pour relancer la natalité en France, le président a donc choisi de s'adresser aux femmes en premier lieu. Ce qui pourra relancer la polémique sur la question. En effet, la précédente déclaration du président français sur un « réarmement démographique » avait provoqué de vives réactions au sein de plusieurs organisations féministes.