La lutte contre le tabagisme fait partie des priorités des autorités sanitaires en France et dans la plupart des pays de l’OCDE. Si cette lutte a avant tout un objectif de santé publique, elle représente, aussi, des gains financiers importants. Les mesures antitabac adoptées en France entre 2016 et 2020 ont ainsi permis de réaliser d’importantes économies en termes de dépenses publiques.
Une étude menée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en partenariat avec Santé publique France, a démontré que chaque euro investi dans des mesures de lutte contre le tabagisme permettait d’économiser 4 euros en dépenses de santé.
Cette étude de l’OCDE a voulu « apprécier les retombées sanitaires et économiques » des différentes mesures antitabac adoptées en France ces dernières années. L’introduction du paquet neutre, le #MoisSansTabac, ainsi que le remboursement des substituts nicotiniques et l’augmentation des paquets de cigarettes sont autant de mesures dont les retombées économiques ont été étudiées.
Le tabagisme en recul en France
Avant l’adoption des mesures antitabac, il existait environ 33 % de fumeurs en France. Ce taux serait aujourd’hui tombé à 26 %. L’étude de l’OCDE a proposé 3 scénarios concernant l’évolution du nombre de fumeurs en France à l’horizon 2050. Le scénario le plus pessimiste table sur une stagnation de ce chiffre à 26 %. Un scénario intermédiaire prévoit que le tabagisme devrait continuer à décliner pour ne plus concerner que 17 % de la population. Un dernier scénario, très optimiste, prévoit un effondrement du nombre de fumeurs en France d’ici à 2050, pour s’établir à seulement 4 % de la population.
Le vapotage comme moyen d’arrêter de fumer ?
L’étude de l’OCDE démontre un déclin important du tabagisme en France entre 2016 et 2020. Or, cette période coïncide précisément avec la popularisation de l’utilisation de la cigarette électronique. Néanmoins, l’étude de l’OCDE ne consacre qu’un court passage aux bienfaits de la vapoteuse pour ce qui est du sevrage tabagique. L’étude reconnaît que la cigarette électronique peut aider à se défaire de la dépendance au tabac. Elle ajoute toutefois que celle-ci peut « constituer une porte d’entrée vers le vapotage du tabac ».
L’étude note que « l’utilisation des cigarettes électroniques a des effets néfastes de plus en plus avérés, notamment sur la santé cardiovasculaire ». Elle ajoute que les données sur le rôle potentiel de la vapoteuse dans le sevrage tabagique « restent peu probantes ». L’étude démontre que les mesures antitabac prises depuis 2016 pourraient éviter plus de 4 millions de maladies au cours des 28 prochaines années. Ces mesures pourraient en effet éviter l’apparition de milliers d’infections des voies respiratoires, de cancers, de maladies cardio-vasculaires, mais aussi de cas de démence et de diabète.
Selon l’OCDE, chaque année, le coût des mesures antitabac en France est de 148 millions d’euros en moyenne. Or, elles permettent d’économiser 578 millions d’euros annuellement. Ce sont donc près de 4 euros qui sont économisés pour chaque euro investi dans ce type de mesures. La lutte contre le tabagisme présente, par ailleurs, d’autres externalités positives. Toujours selon l’étude de l’OCDE, elle permettrait un accroissement de la population active. Ce sont ainsi 19 800 « équivalents temps pleins » qui sont sauvés chaque année, représentant un gain d’environ 715 millions d’euros par an.
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