Après avoir été remis aux calendes grecques à plusieurs reprises, le projet du tunnel qui reliera l’Espagne au Maroc, sous le détroit de Gibraltar, a été finalement réinscrit à l'agenda. En effet, les deux pays ont validé, lors de la dernière réunion de la commission mixte hispano-marocaine, les études menées depuis 2009 par la société espagnole en charge des études, Secegsa, et son homologue marocaine, la SNED.
Cependant, la réalisation de ce projet demande plusieurs contributions. C'est dans ce cadre que l'Union européenne a décidé d'intervenir. Elle a accordé un financement de 2,3 millions d’euros à Madrid pour peaufiner les études sur la faisabilité du projet. L'Union européenne rejoint ainsi un bon nombre de pays qui considèrent le projet d'un grand intérêt stratégique, étant donné qu'il va relier deux continents, à savoir l'Afrique et l'Europe.
En tout, le projet bénéficie du soutien de l’Union européenne, du Royaume-Uni, de la Chine et des États-Unis. Il est aussi dans le viseur d'autres pays asiatiques, tels que le Japon, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Des pays qui y voient une opportunité pour participer au financement d'un projet stratégique au grand potentiel. Concernant les institutions financières, le tunnel bénéficie du soutien de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et la Banque arabe.
Le tunnel Maroc - Espagne : le début des travaux prévu entre 2030 et 2040
Il faut dire que ce projet sorti des tiroirs devient de plus en plus faisable. En effet, depuis plusieurs mois, une étude de faisabilité a été lancée par le gouvernement espagnol. Le projet consiste en la réalisation d'un tunnel ferroviaire sous la Méditerranée afin de relier Gibraltar au Maroc. Cet ouvrage sera dédié au transport de marchandises, à la circulation des personnes et aux télécommunications. Il longera une distance d'environ 40 km.
La récente réunion de la commission mixte hispano-marocaine a décidé de l’élaboration d’une stratégie globale et d’un plan de travail sur une période de 3 ans. Toutefois, la réalisation du tunnel ne commencera pas de sitôt. Le lancement des travaux est programmé entre 2030 et 2040. Le projet comporte deux tunnels à voie unique, chacun d'un diamètre d’environ 7,9 m et d’un tunnel de services de 6 m de diamètre.