Une nouvelle escroquerie ciblant les locataires prend de l’ampleur en France depuis plusieurs mois. Présentée sous la forme d’un impayé de loyer fictif, cette arnaque par courriel repose sur une usurpation d’identité bien rodée, avec pour objectif de détourner des fonds. Les experts en cybersécurité tirent la sonnette d’alarme face à cette méthode de plus en plus répandue.
Selon les chercheurs de Proofpoint, cette escroquerie utilise une méthode simple mais efficace. Dans le détail, celle-ci se caractérise par l’envoi de faux courriels prétendument émis par des sociétés de gestion locative. Les messages informent le destinataire qu’un loyer n’a pas été réglé et que de nouvelles coordonnées bancaires doivent être utilisées pour effectuer le paiement, rapporte 01NET.
Parfois, l’arnaque est maquillée sous prétexte d’erreur technique sur le compte du propriétaire. Dans les deux cas, l’objectif est de créer une forme d’urgence émotionnelle. Le ton du message vise à générer du stress, pour inciter la victime à payer rapidement, sans vérifier l’information.
Des campagnes structurées et difficiles à tracer
Les escrocs utilisent des comptes bancaires (IBAN) temporaires qu’ils remplacent régulièrement après quelques opérations. Selon Proofpoint, plus de 50 campagnes auraient été menées avec une douzaine d’IBAN différents, par un groupe identifié sous le nom de TA2900. Les origines géographiques de ces attaques restent floues : rien ne permet d’affirmer que les auteurs sont basés en France, ni qu’ils parlent français.
Cette stratégie rend la traçabilité complexe pour les victimes et les services bancaires. Chaque campagne utilise un vocabulaire crédible, avec des éléments de langage inspirés de vraies communications administratives.
Comment réagir et se protéger de cette arnaque au loyer impayé ?
Les autorités et spécialistes recommandent une vigilance accrue. En cas de réception d’un message de ce type, il est conseillé de contacter directement son propriétaire ou son gestionnaire avant toute action. Ne jamais effectuer de virement sur la base d’un simple courriel, même si celui-ci semble légitime.
Si un paiement a déjà été effectué, il est impératif de prévenir sa banque immédiatement afin de tenter un blocage ou un rappel de fonds. En parallèle, un signalement peut être adressé à la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr ou au site Signal Conso, afin de contribuer à l’identification des campagnes frauduleuses en cours et à la protection d’autres victimes potentielles.
Cette arnaque illustre la montée en puissance des fraudes ciblées dans le secteur du logement, et la nécessité de renforcer les réflexes de vérification dans les échanges liés à la gestion locative.
