En plus de l'EuroDreams, la Française des jeux (FDJ) a lancé 23 octobre, en partenariat avec le gouvernement et l'Office français de la Biodiversité (OFB), un autre jeu de grattage, intitulé « Mission Nature ». Ce jeu de hasard vise à financer la préservation et la réhabilitation de la biodiversité. Une initiative qui fait l'objet de vifs débats
FDJ : un nouveau jeu pour financer 20 projets environnementaux
« Mission Nature » est conçu pour financer, en tout, 20 projets dédiés à la préservation et à la réhabilitation d'écosystèmes et de populations animales. Dans le détail, il vise à sauvegarder des mangroves en Martinique, à réhabiliter des populations de tortues d'Hermann dans le Var, à préserver l'herbier de Posidonie et à rétablir le gypaète barbu, le plus grand rapace d'Europe, dans différentes régions françaises.
Pour participer à « Mission Nature, les amateurs des jeux de hasard, qui peuvent espérer jusqu'à 30 000 euros de gains, doivent acheter un ticket de grattage au prix de 3 euros. Et à chaque ticket vendu, la Française des jeux reverse 43 centimes à l'OFB. Si les 14 millions de tickets prévus s'écoulent, un total de 6 millions d'euros pour cette cause sera collecté.
« Un jeu particulièrement addictif pour les jeunes »
Bien que ce projet ait pour objectif la préservation de la nature, il fait l'objet de critiques acerbes de différentes parties. Le sénateur LR Jean-François Husson juge ce projet « irresponsable » et appelle à « tourner le dos à un vent de populisme vert ». De son côté, Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de l'Autorité nationale des jeux, a exprimé son désaccord, en février dernier, devant la commission des finances du Sénat, qualifiant le jeu de « particulièrement addictif pour les jeunes ».
« Nous n'y étions pas favorables, nous l'avons d'ailleurs rejeté : c'est un loto qui n'est pas conforme à la jurisprudence de la Cour de justice européenne », avait-elle martelé. « Au-delà de l'aspect juridique, il y a un problème de positionnement presque éthique qui est posé et c'est aussi pour cette raison que nous avons souhaité le refuser », avait-elle ajouté
Pour sa part, l'association France Nature Environnement met en garde contre une « arnaque à la biodiversité ». « L’État se trompe de cible et trompe le public en se servant d’un jeu de hasard comme paravent et outil de communication sur les politiques de biodiversité, alors qu’il devrait y consacrer des moyens autrement importants et commencer par réduire les dépenses publiques néfastes pour la biodiversité, estimées à plus de 10 milliards d’euros par an par l’Inspection générale des finances », dénonce Antoine Gatet, le président de l'association.