Loi AGEC : ce qui change dans la lutte contre le gaspillage

La loi AGEC, adoptée en 2020, poursuit son déploiement en 2024 avec de nouvelles mesures visant à accélérer la transition vers une économie circulaire.

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Crédit : Canva | Econostrum.info

Depuis sa promulgation en février 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC) est devenue un pilier de la stratégie française de transition écologique. En réponse aux dérives du modèle économique linéaire — produire, consommer, jeter — cette loi impose un changement de paradigme. Elle vise à favoriser le réemploi, réduire les déchets à la source, interdire les plastiques inutiles et responsabiliser davantage les producteurs comme les consommateurs.

Les objectifs de la loi AGEC

L’un des premiers objectifs affichés par la loi AGEC est la sortie progressive du plastique à usage unique. Dès 2021, plusieurs produits comme les pailles, les couverts ou encore les touillettes ont été interdits. En 2024, cette politique se poursuit avec des mesures élargies à de nouveaux types d’emballages. Par exemple, les commerces de restauration rapide doivent désormais servir les repas sur place avec de la vaisselle réutilisable. Ce changement s’inscrit dans une dynamique de réduction globale de 20 % des emballages plastiques d’ici 2025, avec une part significative destinée au réemploi.

Un autre volet important de la loi AGEC concerne l’information du consommateur. Désormais, les fabricants doivent fournir un « indice de réparabilité » pour plusieurs produits électroniques et électroménagers comme les smartphones, ordinateurs portables ou téléviseurs. Cet indice, affiché en magasin et sur les sites de vente en ligne, permet de savoir si un appareil est facilement réparable. En 2024, la France expérimente également un « indice de durabilité », qui prend en compte la robustesse et la fiabilité des produits sur le long terme.

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Image montrant des poubelles débordantes entourées de déchets éparpillés sur le sol, devant des commerces fermés. Crédit : Canva

Par ailleurs, la loi AGEC impose de nouvelles obligations en matière de lutte contre le gaspillage. Les distributeurs ne peuvent plus détruire les invendus non alimentaires. Produits d’hygiène, électroménager ou vêtements doivent désormais être donnés, réemployés ou recyclés. Cela représente un changement profond dans les pratiques commerciales, où les logiques de rentabilité immédiate doivent faire place à une gestion plus durable des ressources.

Pour les entreprises, la loi AGEC implique aussi une transformation en profondeur de leur mode de production. L’éco-conception devient un critère fondamental : les fabricants sont invités à repenser la conception de leurs produits pour en faciliter le recyclage ou la réparation. Les filières dites de « responsabilité élargie des producteurs » (REP) sont renforcées, obligeant les industriels à financer la collecte et le traitement des déchets qu’ils génèrent. Ces filières se sont élargies ces dernières années, englobant aujourd’hui les jouets, les articles de sport, les articles de bricolage et de jardin, etc.

Les défis à relever

Malgré ces avancées, plusieurs défis restent à relever. L’application des mesures reste inégale selon les secteurs et les territoires. Le manque de contrôles et de sanctions nuit parfois à l’efficacité du dispositif. Par ailleurs, certaines dérogations — par exemple pour les emballages plastiques de certains fruits et légumes — ralentissent la transition. Le gouvernement et les collectivités locales sont donc appelés à redoubler d’efforts pour garantir une mise en œuvre cohérente et ambitieuse de la loi.

La sensibilisation du grand public reste aussi essentielle. Les comportements individuels jouent un rôle crucial dans le succès de la démarche. Choisir un produit réparable, refuser un emballage superflu ou opter pour le réemploi sont des gestes simples, mais puissants. Il s’agit d’un engagement collectif, où chaque citoyen a un rôle à jouer dans la réduction du gaspillage et la préservation des ressources.

Pour aller plus loin sur les mesures concrètes mises en place, leur évolution et les enjeux futurs, vous pouvez en savoir plus sur la loi AGEC, sur la plateforme Learn & Connect de Pollutec, une ressource de référence en matière d’innovation environnementale.

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